ELECTION POLITIQUE CITOYEN

EPHEMERIDE

9 novembre, un jour, une vie, un décès

9 novembre, un jour, une vie : Edward VII

Edward VII, né Albert Edward le 9 novembre 1841 à Buckingham Palace à Londres, est mort le 6 mai 1910 à l'âge de 68 ans. Il était le fils aîné de la reine Victoria et du prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, et le premier souverain de la maison de Saxe-Cobourg et Gotha, renommée plus tard Windsor. Connu sous le surnom de "Bertie" par sa famille, il a été préparé toute sa vie pour monter sur le trône, mais a souvent été tenu à l'écart des affaires d'État par sa mère, la reine Victoria, dont le règne s'étendit sur près de 64 ans. Ce long règne fit de lui l'héritier le plus longtemps en attente de l'histoire britannique jusqu'’à l’époque moderne.

Durant sa jeunesse, Edward était surtout connu pour son style de vie hédoniste et ses frasques amoureuses, ce qui exaspérait la reine Victoria. Ses parents avaient conçu un programme éducatif rigoureux pour le préparer à ses responsabilités futures, mais il s'est montré peu enthousiaste et plutôt modeste comme étudiant. En 1863, il a épousé Alexandra de Danemark, avec qui il eut six enfants, dont le futur George V. En tant que prince de Galles, il se démarquait par son amour des arts, son goût prononcé pour la mode et ses nombreuses liaisons extraconjugales, qui lui valurent souvent des critiques.

Ce n'est qu'après la mort de la reine Victoria, en 1901, qu'Edward monta sur le trône à l'âge de 59 ans. En tant que roi, il incarna une nouvelle ère, marquée par un retour à la grandeur des cérémonies publiques et par la modernisation de la monarchie. Son règne, connu sous le nom d'ère édouardienne, fut synonyme de prospérité et de progrès technologique, ainsi que d'une évolution des normes sociales. Edward a joué un rôle important dans la politique étrangère britannique en promouvant l'entente cordiale avec la France, établissant des bases solides pour les alliances futures entre les deux pays, notamment pendant la Première Guerre mondiale. Il était si bien lié aux autres familles royales européennes qu'il était surnommé "l'Oncle de l'Europe".

Pendant son règne, Edward a également encouragé des réformes militaires et navales. Il a notamment joué un rôle dans la modernisation de la flotte britannique et a appuyé des améliorations dans le service médical de l'armée. Sur le plan domestique, bien qu'il n'ait pas été aussi réformateur qu'il aurait pu l'être, il s'est montré ouvert aux changements qui accompagnaient le début du XXe siècle, même s'il était personnellement opposé à des sujets tels que le droit de vote des femmes et l'autonomie irlandaise.

Edward VII est décédé en 1910, au milieu d'une crise constitutionnelle liée au refus de la Chambre des lords de passer le budget libéral de 1909. Il est mort d'une crise cardiaque le 6 mai 1910 et a été inhumé le 20 mai à la chapelle Saint-Georges, à Windsor. Son fils, George V, lui succéda, inaugurant une ère qui verrait le déclin de nombreux empires européens. Edward VII reste dans l'histoire comme un monarque qui a apporté un vent de fraîcheur et modernisé l'image de la monarchie après le long et austère règne de sa mère Victoria.


9 novembre, un jour, un décès : Charles de Gaulle

Charles de Gaulle, né le 22 novembre 1890 à Lille et décédé le 9 novembre 1970 à Colombey-les-Deux-Églises à l'âge de 79 ans, fut l'une des figures politiques et militaires les plus influentes de l'histoire française. Militaire de carrière, il est devenu le chef de la France libre pendant la Seconde Guerre mondiale avant de fonder la Cinquième République, dont il fut le premier président de 1959 à 1969.

De Gaulle est né dans une famille catholique conservatrice et patriote. Dès son jeune âge, il développa une passion pour les affaires militaires. Il fut formé à l'académie militaire de Saint-Cyr, qu'il intégra en 1909. Au début de sa carrière, il rejoignit un régiment d'infanterie dirigé par le colonel Pétain, qui deviendra plus tard son mentor. Pendant la Première Guerre mondiale, de Gaulle fut blessé à plusieurs reprises, notamment lors de la bataille de Verdun en 1916, où il fut capturé et passé plusieurs années comme prisonnier de guerre. Malgré plusieurs tentatives d'évasion, il resta captif jusqu'à la fin du conflit.

Après la guerre, de Gaulle poursuivit une carrière militaire active et se consacra à étudier les théories stratégiques. Il devint un ardent défenseur des divisions blindées et de la guerre mécanisée, une idée qu'il exposa dans son ouvrage "Vers l'armée de métier" publié en 1934. Ses idées furent négligées par l'état-major français, qui préférait encore une approche plus statique à la guerre, mais elles trouvèrent un certain écho chez les militaires allemands.

Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, de Gaulle fut promu au rang de général de brigade et fut brièvement nommé sous-secrétaire d'État à la Guerre dans le gouvernement de Paul Reynaud. Cependant, après la capitulation de la France et la formation du gouvernement de Vichy par le maréchal Pétain, de Gaulle refusa la défaite et s'envola pour Londres. Le 18 juin 1940, il prononça son fameux appel à la résistance sur les ondes de la BBC, incitant les Français à continuer la lutte contre l'occupant allemand. C'est à ce moment-là qu'il devint le chef de la France libre, dirigeant les forces résistantes françaises depuis l'étranger.

Pendant la guerre, de Gaulle parvint à s'imposer comme le leader incontesté de la France libre, malgré des relations tendues avec les Alliés, notamment Winston Churchill et Franklin Roosevelt, qui furent souvent sceptiques quant à ses ambitions politiques. En 1943, il s'installa à Alger et forma le Comité français de libération nationale, qui devint le gouvernement provisoire de la République française en 1944, après la libération de Paris.

Après la guerre, Charles de Gaulle fut nommé à la tête du gouvernement provisoire mais démissionna en 1946, étant en désaccord avec la direction politique prise par les partis, qui selon lui, affaiblissaient l'autorité de l'État. Il se retira alors de la vie politique active, mais continua à exprimer ses idées à travers son mouvement, le Rassemblement du Peuple Français (RPF), qui n'obtint cependant jamais le succès électoral espéré.

En 1958, alors que la Quatrième République était au bord de l'effondrement, principalement à cause de la crise algérienne, de Gaulle fut rappelé au pouvoir. Il accepta à condition de pouvoir rédiger une nouvelle Constitution qui donnerait plus de pouvoirs au président. Ainsi naquit la Cinquième République, avec une présidence renforcée. De Gaulle fut élu président de la République en décembre 1958, poste qu'il occupa jusqu'à sa démission en 1969.

Pendant son mandat, de Gaulle mit en place une politique d'indépendance nationale, refusant que la France soit subordonnée aux superpuissances américaines et soviétiques. Il retira la France du commandement intégré de l'OTAN en 1966 et poursuivit le développement de la force de dissuasion nucléaire française, affirmant ainsi la souveraineté du pays. Il joua également un rôle clé dans la formation de l'entente franco-allemande, scellée par le traité de l'Élysée de 1963, qui contribua à réconcilier les deux pays après des siècles de rivalité.

De Gaulle était un ardent défenseur d'une "Europe des patries", une Europe des nations souveraines plutôt qu'une entité supranationale. Cette vision l'amena à opposer son veto à deux reprises à l'entrée du Royaume-Uni dans la Communauté économique européenne (CEE), estimant que l'adhésion britannique risquait de diminuer l'indépendance de l'Europe vis-à-vis des États-Unis.

En mai 1968, la France fut secouée par des mouvements sociaux et étudiants qui mirent le gouvernement de Gaulle en difficulté. Après avoir initialement fui la capitale pour consulter les généraux fidèles, il revint avec une solution ferme, dissout l'Assemblée nationale et remporta les élections législatives avec une large majorité. Cependant, le climat politique restait tendu, et en avril 1969, de Gaulle organisa un référendum sur la réforme du Sénat et de la régionalisation. Face au rejet de son projet par les Français, il décida de démissionner de son poste de président.

Charles de Gaulle se retira alors dans sa propriété de Colombey-les-Deux-Églises, où il vécut jusqu'à sa mort le 9 novembre 1970. Il laissa derrière lui un héritage politique profond et controversé, marqué par sa volonté de rendre à la France sa grandeur et son indépendance. Ses mémoires de guerre, qu'il écrivit pendant ses années de retrait, sont encore aujourd'hui des ouvrages références de la littérature politique française, incarnant sa vision de la France et de l'Histoire.
 

ARTICLES PRÉCÉDENTS
EPHEMERIDE : 10 décembre, un jour, une vie, un décès
EPHEMERIDE : 9 décembre, un jour, une vie, un décès
EPHEMERIDE : 8 décembre, un jour, une vie, un décès
IA ITW : Dans la tête de Donald Trump : ce qu'il pense de ses homologues. La presque interview
EPHEMERIDE : 7 décembre, un jour, une vie, un décès
EPHEMERIDE : 6 décembre, un jour, une vie, un décès
EPHEMERIDE : 5 décembre, un jour, une vie, un décès
EPHEMERIDE : 4 décembre, un jour, une vie, un décès
EPHEMERIDE : 3 décembre, un jour, une vie, un décès
TENSIONS SOCIALES : Les cicatrices d'une décennie de crise
EPHEMERIDE : 2 décembre, un jour, une vie, un décès
DECLIN FRANCAIS : Le déclin de l'enseignement du français aux Pays-Bas
EPHEMERIDE : 1 décembre, un jour, une vie, un décès
CRISE ECONOMIQUE : Égypte 2024 : sur le fil de l'économie
VIOLENCE URBAINE : Spirale de violence au Costa Rica
CRISE POLITIQUE : Le silence ciblé du gouvernement face aux médias