La COP : quand et pourquoi a-t-elle été créée ?
Depuis 1995, les Conférences des Parties (COP) sont devenues un pilier incontournable de la lutte mondiale contre le changement climatique. Ces rencontres annuelles sont le fruit de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), signée lors du Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. Ce sommet était une réponse à la prise de conscience croissante, au début des années 1990, des effets potentiellement catastrophiques de l'activité humaine sur le climat. Les dégâts causés par l'industrialisation, l'utilisation massive des combustibles fossiles et la déforestation sont devenus des sujets de préoccupation pour la communauté internationale, suscitant des appels à une action collective.
La première COP, qui s'est tenue à Berlin en 1995, avait pour objectif de créer un espace de négociations sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cet effort est né d'une volonté de répondre aux conclusions du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui mettait en garde contre les conséquences dramatiques de l'inaction. La COP avait pour but de coordonner les efforts des pays signataires afin de limiter le réchauffement climatique global, un enjeu qui était déjà très préoccupant, avec une élévation de la température moyenne mondiale observée depuis le début du siècle.
Les premières conférences ont été marquées par des discussions souvent difficiles entre les pays développés et les pays en développement. Les premiers étaient responsables de la majeure partie des émissions historiques, tandis que les seconds subissaient déjà les effets du changement climatique sans avoir les mêmes moyens de s'adapter ou de réduire leurs émissions. La COP visait donc à créer une responsabilité commune mais différenciée, une notion qui est restée centrale jusqu'à aujourd'hui.
Au fil des ans, la COP a évolué pour devenir une arène internationale où se jouent des négociations d'une importance cruciale pour l'avenir de la planète. L'Accord de Kyoto en 1997, qui a établi des objectifs de réduction des émissions pour les pays industrialisés, fut la première grande victoire des COP. Cet accord avait pour ambition de rendre juridiquement contraignants des engagements de réduction d'émissions, une idée qui était alors très novatrice. Toutefois, Kyoto a aussi montré les limites de l'exercice, avec des retraits notables comme celui des États-Unis, qui n'ont jamais ratifié l'accord.
Avec l'émergence de nouveaux acteurs économiques, la scène internationale a vu l'importance des COP croître. La COP21, tenue à Paris en 2015, a constitué une étape historique. Pour la première fois, presque tous les pays du monde se sont engagés à limiter la hausse des températures mondiales à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, tout en poursuivant leurs efforts pour ne pas dépasser 1,5 °C. L'Accord de Paris a été le point culminant de décennies de négociations, reflétant un consensus mondial sur l'urgence d'agir face au réchauffement climatique.
L'élaboration des COP est ainsi marquée par une prise de conscience collective et progressive des enjeux climatiques. Les premières conférences avaient pour but de poser les bases d'une coopération internationale, alors que les COP récentes visent à renforcer les engagements et à mobiliser les fonds nécessaires pour aider les pays les plus vulnérables. L'évolution des COP est aussi le reflet des tensions et des alliances changeantes au sein de la communauté internationale, notamment entre pays du Nord et du Sud. Ces tensions ont souvent freiné les progrès, mais elles ont aussi contribué à des discussions plus inclusives et à la reconnaissance des différents besoins des nations.
En somme, la COP est née de la nécessité de répondre collectivement à une crise planétaire, en créant un forum annuel pour négocier, discuter et encourager la coopération mondiale face au changement climatique. Les premières années ont été celles de la mise en place des fondations, où les ambitions étaient à la hauteur des difficultés de l'époque, et où chaque étape franchie représentait une victoire symbolique et politique. Aujourd'hui, la COP est bien plus qu'une conférence technique ; elle est devenue le symbole des espoirs d'un monde qui cherche à surmonter l'un des plus grands défis de notre temps.
La création des COP n'était donc pas seulement un acte diplomatique, mais une réponse à l'appel pressant des scientifiques et des citoyens qui réclamaient des actions concrètes. C'est un processus évolutif, marqué par des succès, des échecs, mais surtout par une résilience collective à poursuivre les efforts nécessaires pour protéger l'avenir de la planète. Les COP ont été créées pour offrir un espace de dialogue, de confrontation d'idées, et surtout de construction de solutions face à un problème dont l'ampleur ne cesse de croître. C'est ce besoin de solutions concertées, né de la prise de conscience des limites planétaires, qui constitue le socle de la raison d'être des COP.
Les objectifs et le rôle des COP
Les Conférences des Parties (COP) jouent un rôle central dans la gouvernance climatique mondiale. Instituées dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), elles réunissent annuellement les États signataires pour évaluer les progrès accomplis et définir les actions futures en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Objectifs principaux des COP
Les COP poursuivent plusieurs objectifs clés :
1. Évaluation des engagements nationaux : Chaque État partie soumet des contributions déterminées au niveau national (CDN), détaillant ses plans de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les COP servent de plateforme pour examiner ces engagements, en assurer le suivi et encourager leur révision à la hausse afin de respecter les objectifs globaux de limitation du réchauffement climatique.
2. Négociation d'accords internationaux : Les COP sont le cadre où se négocient et s'adoptent des accords juridiquement contraignants ou des décisions politiques majeures. Par exemple, l'Accord de Paris, adopté lors de la COP21 en 2015, vise à maintenir l'augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, avec des efforts pour limiter cette hausse à 1,5 °C.
3. Mobilisation de financements climatiques : Un aspect crucial des COP est la mobilisation de ressources financières pour soutenir les pays en développement dans leurs efforts d'atténuation et d'adaptation aux effets du changement climatique. Les discussions portent sur les mécanismes de financement, les montants nécessaires et les modalités de distribution des fonds.
4. Renforcement des capacités et transfert de technologies : Les COP facilitent le partage de connaissances, le renforcement des capacités institutionnelles et le transfert de technologies propres entre les pays, afin de promouvoir des solutions innovantes et efficaces pour lutter contre le changement climatique.
Rôle des COP dans la gouvernance climatique
Les COP remplissent plusieurs fonctions essentielles :
- Forum de dialogue et de négociation : Elles offrent un espace où les gouvernements, les organisations non gouvernementales, les scientifiques et d'autres parties prenantes peuvent échanger des idées, négocier des accords et collaborer sur des initiatives climatiques.
- Mise en œuvre et suivi des accords : Les COP supervisent la mise en œuvre des accords précédemment adoptés, évaluent les progrès réalisés et identifient les obstacles à surmonter. Elles établissent également des mécanismes de transparence et de responsabilisation pour s'assurer que les engagements sont respectés.
- Adaptation aux nouvelles réalités climatiques : En réponse aux évolutions scientifiques et aux impacts observés du changement climatique, les COP ajustent les stratégies et les actions collectives, en intégrant les dernières données et en adaptant les politiques aux besoins émergents.
- Sensibilisation et mobilisation : Au-delà des négociations officielles, les COP jouent un rôle crucial dans la sensibilisation du public et la mobilisation de la société civile, des entreprises et des gouvernements locaux autour des enjeux climatiques.
Les COP constituent le pilier central de la coopération internationale en matière de climat, en fournissant une structure organisée pour coordonner les efforts mondiaux visant à atténuer le changement climatique et à s'y adapter. Leur rôle évolue constamment pour répondre aux défis croissants posés par le réchauffement planétaire, tout en cherchant à concilier les intérêts divers des nations et des parties prenantes impliquées.
Contexte et enjeux globaux de la COP29
La 29e Conférence des Parties (COP29) se tient à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, dans un contexte mondial marqué par des défis climatiques sans précédent. L'année 2024 a été caractérisée par des records de températures et une intensification des phénomènes météorologiques extrêmes, tels que des vagues de chaleur, des inondations et des sécheresses, affectant des millions de personnes à travers le globe. Ces événements ont mis en lumière l'urgence d'une action climatique renforcée et coordonnée.
Les données scientifiques récentes indiquent une accélération du réchauffement climatique, avec des températures moyennes mondiales atteignant des niveaux inédits. Les émissions de gaz à effet de serre continuent d'augmenter, malgré les engagements pris lors des précédentes COP. Cette tendance compromet l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C, fixé par l'Accord de Paris en 2015. Les impacts du changement climatique se manifestent de manière plus fréquente et intense, affectant les écosystèmes, la biodiversité et les populations humaines, en particulier les plus vulnérables.
Un des principaux défis de la COP29 réside dans la mobilisation de financements adéquats pour soutenir les pays en développement dans leurs efforts d'atténuation et d'adaptation aux effets du changement climatique. Les promesses antérieures de mobiliser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 n'ont pas été pleinement tenues, suscitant des tensions entre les pays du Nord et du Sud. La COP29 vise à établir un nouvel objectif financier collectif pour l'après-2025, prenant en compte les besoins croissants des pays en développement et les pertes et dommages déjà subis.
La transition vers des sources d'énergie renouvelables et la réduction des émissions de gaz à effet de serre sont au cœur des discussions de la COP29. Les pays sont encouragés à revoir à la hausse leurs contributions déterminées au niveau national (CDN) afin de combler l'écart entre les engagements actuels et les objectifs climatiques globaux. La décarbonation des secteurs clés, tels que l'énergie, les transports et l'industrie, est essentielle pour atteindre la neutralité carbone d'ici le milieu du siècle.
Face aux impacts inévitables du changement climatique, l'adaptation et le renforcement de la résilience des communautés et des écosystèmes sont des priorités. La COP29 aborde les stratégies d'adaptation, la gestion des risques climatiques et le soutien aux populations les plus affectées. L'intégration de l'adaptation dans les plans nationaux et locaux de développement est cruciale pour minimiser les pertes humaines et économiques.
La COP29 reconnaît l'importance de la participation des acteurs non étatiques, tels que les entreprises, les collectivités locales, les organisations non gouvernementales et les communautés autochtones, dans la lutte contre le changement climatique. Leur engagement est essentiel pour la mise en œuvre des actions climatiques sur le terrain, l'innovation technologique et la sensibilisation du public.
La COP29 se déroule dans un contexte géopolitique complexe, marqué par des tensions internationales et des crises économiques. Ces facteurs influencent les négociations climatiques et la capacité des pays à honorer leurs engagements. La coopération internationale et la solidarité sont indispensables pour surmonter ces obstacles et progresser vers des solutions durables et équitables.
La COP29 représente une étape cruciale dans la réponse mondiale au changement climatique. Les décisions prises à Bakou auront des répercussions significatives sur la trajectoire climatique future et la capacité de la communauté internationale à atteindre les objectifs fixés par l'Accord de Paris. L'engagement collectif et la volonté politique des parties prenantes détermineront le succès de cette conférence et l'avenir de notre planète.
Pourquoi l'Azerbaïdjan ? Contexte géopolitique et rôle dans la transition énergétique
L'Azerbaïdjan, situé à la croisée de l'Europe et de l'Asie, joue un rôle crucial dans le paysage énergétique mondial. En tant que pays riche en hydrocarbures, notamment en pétrole et en gaz naturel, il a été historiquement l'un des principaux fournisseurs de ressources fossiles de la région. Cette position privilégiée a permis à l'Azerbaïdjan de bénéficier d'une croissance économique soutenue, alimentée par ses vastes réserves de pétrole, qui ont été exploitées depuis la fin du XIXe siècle. Mais aujourd'hui, à l'heure où la crise climatique devient une préoccupation mondiale, l'Azerbaïdjan est invité à revoir sa stratégie énergétique pour intégrer des solutions plus durables et renouvelables. Le choix de Bakou pour accueillir la COP29 en 2024 reflète cette dynamique, à la fois d'un point de vue géopolitique et dans le cadre de la transition énergétique mondiale.
La décision d'organiser la COP29 en Azerbaïdjan s'explique en partie par la nécessité d'intégrer davantage les pays producteurs d'hydrocarbures dans les efforts de lutte contre le changement climatique. L'Azerbaïdjan, en tant que grand exportateur de pétrole et de gaz, se retrouve souvent au centre des débats sur la transition énergétique. La tenue de la COP29 à Bakou représente une opportunité unique pour le pays de montrer au monde son engagement envers les objectifs climatiques internationaux et de s'engager activement dans le processus de décarbonation. Pour de nombreux observateurs, ce choix est également un moyen de démontrer que même les économies les plus dépendantes des combustibles fossiles peuvent et doivent prendre des mesures en faveur de la transition énergétique.
D'un point de vue géopolitique, l'Azerbaïdjan occupe une position stratégique. Situé entre la Russie, l'Iran, et la Turquie, et bordé par la mer Caspienne, il est un maillon essentiel dans le transport du pétrole et du gaz vers l'Europe, notamment via le corridor gazier Sud-Caucase et le Trans Adriatic Pipeline (TAP). Ces infrastructures visent à sécuriser l'approvisionnement énergétique de l'Europe, tout en réduisant sa dépendance vis-à-vis du gaz russe. Cette position confère à l'Azerbaïdjan une influence géopolitique non négligeable, qui en fait un acteur clé dans les discussions sur la sécurité énergétique et la diversification des approvisionnements. L'organisation de la COP29 dans ce contexte géopolitique complexe envoie un message fort : il est indispensable que les acteurs régionaux collaborent pour une transition vers des énergies propres, même dans des zones traditionnellement dépendantes des hydrocarbures.
L'Azerbaïdjan s'est fixé des objectifs ambitieux en matière de développement des énergies renouvelables. D'ici 2030, le pays ambitionne de produire 30 % de son électricité à partir de sources renouvelables, avec un accent particulier sur l'énergie solaire et l'énergie éolienne. La mer Caspienne, qui borde le pays, offre des possibilités intéressantes pour le développement de parcs éoliens offshore, et plusieurs projets ont déjà été initiés dans ce sens. Par ailleurs, l'Azerbaïdjan s'efforce de diversifier son économie pour réduire sa dépendance vis-à-vis des revenus pétroliers. Le Fonds d'État du Pétrole, mis en place pour gérer les revenus tirés des hydrocarbures, est également utilisé pour financer des projets de diversification économique et soutenir des initiatives environnementales. Ces efforts sont cruciaux pour permettre au pays de s'adapter aux exigences de la transition énergétique mondiale et de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Toutefois, malgré ces initiatives, des défis importants demeurent. La dépendance historique de l'Azerbaïdjan aux hydrocarbures rend la transition particulièrement complexe. Le secteur pétrolier représente encore une part importante du PIB et des exportations du pays, ce qui rend difficile une transformation rapide vers des alternatives plus durables. En outre, les infrastructures énergétiques sont principalement conçues pour l'exploitation et l'exportation de pétrole et de gaz, et leur adaptation aux énergies renouvelables nécessite des investissements considérables. La coopération internationale et l'assistance technique seront essentielles pour permettre à l'Azerbaïdjan de franchir cette étape cruciale vers une économie plus verte.
L'organisation de la COP29 à Bakou revêt également une dimension symbolique. Elle souligne la volonté des pays producteurs d'hydrocarbures de prendre part à l'effort mondial contre le changement climatique et de montrer que la transition énergétique n'est pas seulement l'affaire des pays déjà engagés dans les énergies renouvelables. En accueillant cet événement majeur, l'Azerbaïdjan souhaite prouver sa capacité à évoluer et à jouer un rôle de premier plan dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pour les autorités azerbaïdjanaises, il s'agit également de démontrer aux investisseurs et à la communauté internationale que le pays est prêt à embrasser l'avenir des énergies propres tout en restant un acteur incontournable sur la scène énergétique mondiale.
Enfin, l'Azerbaïdjan souhaite profiter de cette conférence pour renforcer sa coopération avec ses partenaires européens, notamment en matière de sécurité énergétique et de développement durable. Les liens étroits entre l'Azerbaïdjan et l'Union européenne, en particulier dans le cadre de l'approvisionnement énergétique, pourraient être renforcés grâce à la tenue de la COP29. L'Europe, qui cherche à diversifier ses sources d'énergie et à réduire sa dépendance au gaz russe, voit en l'Azerbaïdjan un partenaire clé pour garantir sa sécurité énergétique, tout en encourageant ce pays à adopter des pratiques plus durables. En ce sens, la COP29 pourrait permettre de jeter les bases de nouvelles collaborations en matière de technologies propres, d'efficacité énergétique, et d'investissements verts.
Le choix de l'Azerbaïdjan pour accueillir la COP29 est loin d'être anodin. Il reflète une volonté de la communauté internationale d'inclure les pays producteurs d'hydrocarbures dans le processus de transition énergétique, et de les encourager à prendre des mesures concrètes pour réduire leurs émissions. Pour l'Azerbaïdjan, c'est une occasion unique de démontrer son engagement envers les objectifs climatiques, tout en naviguant dans un contexte géopolitique complexe et en continuant à répondre aux besoins énergétiques de ses partenaires. La réussite de la COP29 dépendra en grande partie de la capacité de l'Azerbaïdjan à concilier ses ambitions économiques avec les impératifs environnementaux, et à prouver que même les économies les plus dépendantes des combustibles fossiles peuvent évoluer vers un avenir plus durable.
Les perspectives pour l'avenir : vers une COP30
Alors que la COP29 touche à sa fin, les regards se tournent déjà vers la prochaine étape de la lutte mondiale contre le changement climatique : la COP30, prévue pour 2025 à Belém, au Brésil. Cette prochaine conférence sera une occasion déterminante pour évaluer les progrès accomplis depuis l'Accord de Paris et pour donner une nouvelle impulsion aux efforts mondiaux en matière de climat. Avec des défis de plus en plus pressants et des engagements qui doivent se transformer en actions concrètes, la COP30 est perçue comme une étape cruciale pour maintenir l'espoir d'un avenir durable et limiter le réchauffement climatique à des niveaux gérables.
La localisation de la COP30 en Amazonie, une région souvent qualifiée de poumon de la planète, est lourde de sens. La forêt amazonienne est un écosystème essentiel, capable d'absorber d'énormes quantités de dioxyde de carbone et de contribuer à la régulation climatique globale. Cependant, elle est aussi l'une des zones les plus menacées par la déforestation, l'exploitation illégale et les changements environnementaux. Tenir la COP30 au Brésil vise donc à attirer l'attention du monde entier sur la nécessité urgente de protéger cet écosystème vital et de soutenir les communautés qui en dépendent.
Les enjeux de la COP30 se concentreront sur plusieurs axes principaux, à commencer par l'augmentation de l'ambition des engagements climatiques. Les Parties devront présenter de nouvelles contributions déterminées au niveau national (CDN), reflétant une intensification des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Jusqu'à présent, les engagements pris par les États sont loin de suffire pour maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels. À Belém, les gouvernements seront appelés à réviser leurs engagements à la hausse, en se fixant des objectifs plus stricts et en mettant en œuvre des stratégies pour les atteindre dans les délais impartis.
Le financement climatique sera un autre pilier majeur de la COP30. Les pays en développement continuent de réclamer un soutien financier accru pour faire face aux effets du changement climatique et pour mettre en place des stratégies d'atténuation et d'adaptation. Lors des COP précédentes, les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an, mais cet objectif n'a pas encore été atteint de manière satisfaisante. À Belém, il sera crucial de renforcer la transparence autour des flux financiers et de fixer de nouveaux objectifs plus ambitieux pour l'après-2025, afin d'aider les pays les plus vulnérables à faire face aux défis climatiques.
La transition énergétique sera également au cœur des discussions à la COP30. Pour limiter les impacts du réchauffement, il est impératif de réduire la dépendance aux combustibles fossiles et d'accélérer le développement des énergies renouvelables. Les participants devront aborder des initiatives concrètes pour faciliter cette transition, notamment par des investissements dans les infrastructures vertes, le soutien aux technologies propres, et des politiques favorisant l'efficacité énergétique. La transition devra également être juste, en prenant en compte les besoins des travailleurs et des communautés qui dépendent encore des industries fossiles, afin de garantir que personne ne soit laissé pour compte dans cette transformation radicale du secteur énergétique mondial.
La COP30 sera aussi l'occasion de renforcer la coopération internationale, indispensable pour relever les défis climatiques qui ne connaissent pas de frontières. Les partenariats entre pays, mais aussi avec le secteur privé, les ONG, et les communautés locales, seront au centre des discussions. Ces alliances sont essentielles pour développer des solutions innovantes, partager des technologies et des bonnes pratiques, et soutenir les efforts d'adaptation là où ils sont le plus nécessaires. La participation des acteurs non étatiques, tels que les villes, les régions, les entreprises et la société civile, sera particulièrement mise en avant. Ces acteurs jouent un rôle crucial dans la mise en œuvre des politiques climatiques sur le terrain et peuvent souvent agir plus rapidement et de manière plus flexible que les gouvernements nationaux. Encourager leur engagement est donc une priorité pour assurer le succès des actions climatiques à tous les niveaux de la société.
La COP30 représente une étape charnière pour la communauté internationale. Elle marque une décennie depuis l'Accord de Paris, et il est temps de mesurer non seulement ce qui a été accompli, mais aussi de reconnaître ce qui reste à faire. Belém, en tant qu'hôte de la conférence, symbolise l'importance de protéger les écosystèmes critiques tout en avançant vers une transition énergétique durable et équitable. Les décisions qui seront prises en 2025 auront des répercussions durables non seulement sur la trajectoire climatique de la planète, mais aussi sur la capacité des sociétés à s'adapter et à prospérer face aux défis inédits qui nous attendent. La COP30 sera donc un moment de vérité pour les engagements pris et pour la détermination collective de bâtir un avenir résilient et bas-carbone.