1 décembre, un jour, une vie : Vaira Vike-Freiberga
Vaira V??e-Freiberga, née le 1er décembre 1937 à Riga, en Lettonie, célèbre aujourd'hui, en ce 1er décembre 2024, son 87e anniversaire. Elle est connue pour avoir été la première femme présidente de la Lettonie, et elle reste l'une des personnalités les plus respectées de la politique lettone. Elle a joué un rôle déterminant dans l'adhésion de son pays à l'Union européenne et à l'OTAN, faisant de la Lettonie un membre à part entière de la communauté internationale après des décennies d'occupation soviétique. Son parcours est exceptionnel à plus d'un titre, marqué par son exil, son carriére universitaire et sa détermination à faire de la Lettonie une nation forte et indépendante.
Vaira V??e-Freiberga a quitté la Lettonie à un très jeune âge en 1944, lorsque sa famille a fui devant l'avancée de l'Armée rouge, qui s'apprêtait à réoccuper le pays à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle a grandi dans des camps de réfugiés en Allemagne avant que sa famille ne s'installe au Maroc en 1949. Finalement, la famille a émigré au Canada en 1954. Vaira a brillamment poursuivi ses études au Canada, d'abord à l'Université de Toronto, puis à l'Université McGill, où elle a obtenu un doctorat en psychologie en 1965. Elle a par la suite mené une carrière impressionnante dans le milieu universitaire, enseignant pendant plus de 30 ans à l'Université de Montréal.
Son expertise en psychologie et son intérêt pour les questions culturelles l'ont conduite à travailler sur des projets concernant la culture lettone et la préservation des traditions folkloriques. Malgré son éloignement physique de la Lettonie, Vaira V??e-Freiberga est restée fortement attachée à sa patrie. Elle a publié de nombreux articles et ouvrages sur la culture lettone, contribuant ainsi à préserver l'identité nationale de son pays, même en exil. Cet engagement lui a valu le respect et l'admiration de la communauté lettone à travers le monde.
En 1998, Vaira V??e-Freiberga est retournée en Lettonie, et, l'année suivante, elle a été élue présidente de la Lettonie par le Parlement. Sa candidature a été une surprise pour beaucoup, mais son charisme, sa compétence et son profond attachement à la Lettonie ont convaincu les législateurs de la choisir pour diriger le pays. Elle a pris ses fonctions à un moment critique de l'histoire de la Lettonie, alors que le pays était engagé dans un processus d'intégration aux structures occidentales après des années de contrôle soviétique.
Pendant ses deux mandats consécutifs à la présidence, de 1999 à 2007, Vaira V??e-Freiberga a joué un rôle déterminant dans l'intégration de la Lettonie à l'Union européenne et à l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). Elle a su user de son influence pour convaincre les autres dirigeants européens et de l'OTAN de l'importance de la sécurité et de la stabilité des pays baltes. Son talent pour la diplomatie et sa compréhension profonde des relations internationales ont permis à la Lettonie de s'affirmer sur la scène mondiale, et son leadership est largement crédité pour avoir ancré la Lettonie dans le camp occidental, garantissant ainsi son indépendance face à la Russie.
Sur le plan intérieur, V??e-Freiberga a également œuvré pour la consolidation de la démocratie et l'état de droit en Lettonie. Elle a mené des réformes visant à lutter contre la corruption, à améliorer la transparence gouvernementale et à promouvoir la croissance économique. Elle a été une ardente défenseuse des valeurs démocratiques, insistant sur l'importance de la justice sociale et du respect des droits de l'homme. Sous son mandat, la Lettonie a connu une croissance économique significative, grâce notamment à des réformes structurelles et à une politique économique ouverte qui ont attiré des investissements étrangers et créé de nouvelles opportunités pour les citoyens lettons.
Au cours de ses années de présidence, Vaira V??e-Freiberga est devenue une figure emblématique, non seulement en Lettonie, mais aussi sur la scène internationale. Elle a été l'une des rares femmes à occuper un poste de chef d'État à l'époque, et elle a utilisé cette position pour promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes, non seulement en Lettonie, mais aussi au sein de l'Union européenne. Sa présence aux sommets internationaux et ses discours, souvent directs et empreints de conviction, ont contribué à renforcer l'image de la Lettonie comme un État moderne et tourné vers l'avenir.
Après avoir quitté la présidence en 2007, Vaira V??e-Freiberga est restée active dans les affaires internationales. Elle a été impliquée dans de nombreuses organisations et forums mondiaux, notamment en tant que membre du Groupe de personnalités de haut niveau sur la cohérence du système des Nations Unies. Elle a également été présidente du Club de Madrid, une organisation qui regroupe d'anciens chefs d'État et de gouvernement engagés à promouvoir la démocratie à travers le monde. Elle continue à donner des conférences et à écrire sur des sujets tels que la démocratie, les droits de l'homme et le rôle des petites nations dans les affaires internationales.
Aujourd'hui, en ce 1er décembre 2024, alors qu'elle célèbre son 87e anniversaire, Vaira V??e-Freiberga demeure une figure respectée et influente, tant en Lettonie qu'à l'étranger. Son récit personnel, de réfugiée à présidente, incarne l'histoire de la Lettonie elle-même : une histoire de lutte, de résilience et de renouveau. Elle est réputée pour son courage, son intégrité et son engagement inébranlable envers les valeurs de la démocratie et de la liberté. Sa vie et son œuvre continuent d'inspirer de nombreuses personnes en Lettonie et au-delà, faisant d'elle une véritable icône de la politique contemporaine.
1 décembre, un jour, un décès : David Ben-Gurion
David Ben-Gourion, né le 16 octobre 1886 à P?o?sk, en Pologne (alors partie de l'Empire russe), est décédé le 1er décembre 1973 à l'âge de 87 ans. Considéré comme l'un des pères fondateurs de l'État d'Israël et son premier Premier ministre, Ben-Gourion a joué un rôle central dans la création de l'État juif moderne et dans la structuration de ses institutions. Son leadership, son pragmatisme et sa vision ont fait de lui l'une des figures les plus influentes du XXe siècle au Moyen-Orient.
Dès son plus jeune âge, David Ben-Gourion a été influencé par les idéaux du sionisme, un mouvement appelant au retour des Juifs sur la terre de leurs ancêtres. En 1906, âgé de 20 ans, il immigra en Palestine, qui était alors sous domination ottomane. Dans ce nouveau cadre, Ben-Gourion travailla comme ouvrier agricole et s'engagea activement dans le mouvement sioniste. Il fit partie des pionniers, les "haloutzim", qui ont joué un rôle crucial dans la construction de l'infrastructure agricole et sociale qui allait former la base du futur État d'Israël.
Ben-Gourion devint rapidement une figure incontournable du mouvement sioniste. En 1915, il fut expulsé par les autorités ottomanes en raison de son activisme politique, et il partit alors pour les États-Unis, où il continua à militer en faveur du sionisme. C'est là qu'il épousa Paula Munweis, avec qui il partagea sa vie jusqu'à la fin de ses jours. En 1918, Ben-Gourion rejoignit la Légion juive, une unité militaire britannique formée pendant la Première Guerre mondiale, et retourna en Palestine en tant que soldat au service de l'Empire britannique.
Après la guerre, David Ben-Gourion devint l'un des principaux dirigeants de la Histadrout, la fédération des syndicats juifs, qui joua un rôle central dans la vie économique et politique du Yichouv (la communauté juive en Palestine). Son leadership permit de renforcer l'infrastructure économique du futur État, créant des bases solides pour l'indépendance à venir. En 1935, il devint président de l'Agence juive, une organisation chargée de représenter les intérêts des Juifs en Palestine et de coordonner l'immigration juive. Il consacra les années suivantes à préparer l'indépendance en répondant aux enjeux diplomatiques et en organisant les institutions nécessaires à la fondation d'un État.
La Seconde Guerre mondiale et l'Holocauste furent des événements qui renforcèrent la détermination de Ben-Gourion à créer un État juif. En 1947, l'ONU approuva le plan de partage de la Palestine, prévoyant la création de deux États, l'un juif et l'autre arabe. Ben-Gourion fut l'un des principaux architectes de ce projet et prépara activement la déclaration d'indépendance. Le 14 mai 1948, il proclama la naissance de l'État d'Israël à Tel Aviv, devenant son premier Premier ministre et ministre de la Défense. Cette proclamation fut suivie d'une guerre contre les États arabes voisins, qui rejetaient le partage de la Palestine. Ben-Gourion joua un rôle crucial dans la conduite de cette guerre d'indépendance, qui se solda par une victoire israélienne et l'établissement des frontières de l'État.
Durant ses premières années en tant que Premier ministre, David Ben-Gourion se concentra sur la construction des institutions étatiques et la consolidation de l'unité nationale. Il promut une politique d'immigration massive, accueillant des centaines de milliers de Juifs survivants de l'Holocauste ainsi que des Juifs en provenance des pays arabes. Cette immigration posa de nombreux défis économiques et sociaux, mais Ben-Gourion considérait qu'elle était essentielle à la survie de l'État d'Israël. Il mit en place des programmes de logement et de travail pour intégrer ces nouveaux arrivants et créer une société unie.
Ben-Gourion était un dirigeant pragmatique, prêt à prendre des décisions difficiles pour assurer la sécurité et la prospérité de son pays. Il était fermement convaincu que la défense était un élément clé de la survie d'Israël, et il développa des relations avec des pays tels que la France pour obtenir de l'aide militaire. Sous sa direction, les Forces de défense israéliennes (Tsahal) furent renforcées et modernisées, et il mit en place une politique de défense proactive pour répondre aux menaces des pays voisins.
En 1953, Ben-Gourion se retira temporairement de la politique et s'installa dans le kibboutz Sde Boker, dans le désert du Néguev. Ce geste symbolisait son attachement à l'idéal sioniste de redévelopper le Néguev et de transformer le désert en une partie fertile et productive d'Israël. Cependant, il revint au pouvoir en 1955, redevenant Premier ministre et ministre de la Défense. Il joua un rôle déterminant dans la crise de Suez en 1956, lorsqu'Israël s'allia à la France et au Royaume-Uni pour attaquer l'Égypte après la nationalisation du canal de Suez par le président égyptien Nasser.
Ben-Gourion resta Premier ministre jusqu'en 1963, date à laquelle il décida de se retirer de la vie politique active. Il continua cependant à s'exprimer sur les affaires nationales et internationales et à influencer la politique israélienne. Son retrait ne mit pas fin à son activisme, et il poursuivit son engagement au service du pays jusqu'à la fin de sa vie. David Ben-Gourion est décédé le 1er décembre 1973 à l'âge de 87 ans, laissant derrière lui un héritage immense en tant que fondateur de l'État d'Israël et en tant que visionnaire qui a joué un rôle clé dans la construction de ce pays.
Son parcours incarne l'esprit de détermination et de résilience du peuple juif, ainsi que le désir profond de créer un foyer national pour les Juifs du monde entier. Ben-Gourion reste une figure emblématique de l'histoire israélienne, honoré pour son engagement envers la construction d'un État fort et indépendant, capable de relever les défis politiques, économiques et militaires auxquels il faisait face. Son nom est encore aujourd'hui évoqué comme synonyme de leadership visionnaire et de volonté inflexible.