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Le déclin de l'enseignement du français aux Pays-Bas

Pourquoi le français est enseigné aux Pays-Bas

L'enseignement du français aux Pays-Bas trouve ses racines dans une histoire riche et complexe, marquée par des relations culturelles, économiques et politiques étroites entre les deux nations. Dès le XVIIe siècle, lorsque les Provinces-Unies étaient en plein essor, la France exerçait une forte influence culturelle en Europe. À cette époque, le français est devenu la langue de la cour, de la diplomatie et des élites intellectuelles, servant de symbole de prestige et d'érudition. Les élites néerlandaises apprenaient le français non seulement pour s'intégrer aux cercles européens, mais aussi pour accéder aux œuvres littéraires et philosophiques qui marquaient l'époque. La popularité de la langue française n'était pas seulement due à l'influence politique et économique de la France, mais aussi à son rôle central dans la diffusion des idées nouvelles à travers l'Europe. Les penseurs français tels que Descartes, Montesquieu et Voltaire ont eu une influence considérable sur la pensée intellectuelle européenne, et l'étude du français était un moyen d'accéder à ces nouvelles idées révolutionnaires.

Avec l'avènement du XIXe siècle, l'importance de la langue française dans l'éducation néerlandaise s'est accrue. La loi Thorbecke de 1863, qui réformait l'enseignement secondaire, a introduit l'apprentissage obligatoire du français, de l'anglais et de l'allemand, démontrant l'importance du plurilinguisme dans la formation des élites. À cette époque, le français était perçu comme une langue nécessaire pour accéder aux cercles internationaux, que ce soit dans le commerce, la diplomatie ou la culture. Cette réforme visait à préparer les étudiants néerlandais à des carrières influentes et à renforcer les liens avec leurs partenaires européens. L'apprentissage du français ouvrait la voie aux échanges internationaux, notamment dans les milieux académiques et scientifiques, où la France jouissait d'une grande reconnaissance. Des institutions telles que la Sorbonne ont longtemps été perçues comme des centres d'excellence, et la maîtrise du français permettait aux étudiants néerlandais de s'insérer dans ces réseaux de savoir.

Durant le XXe siècle, le français est resté une composante clé du système éducatif néerlandais, notamment grâce aux échanges culturels entre les deux pays. Les œuvres de grands auteurs français, tels que Victor Hugo, Albert Camus et Simone de Beauvoir, étaient étudiées dans les écoles, permettant aux étudiants néerlandais de s'imprégner de la richesse de la culture française. La popularité de la littérature française, avec ses grands mouvements littéraires tels que le romantisme, le réalisme et l'existentialisme, a contribué à maintenir un intérêt constant pour la langue. En outre, la diffusion du cinéma français a également eu un impact important sur l'apprentissage du français. Les réalisateurs tels que Jean-Luc Godard, François Truffaut et Agnès Varda ont permis de populariser la culture française à travers le monde, et les Néerlandais ont été particulièrement sensibles à cette influence artistique.

Le français a également été valorisé pour des raisons économiques et touristiques. La France étant une destination touristique prisée par les Néerlandais, la maîtrise de la langue était perçue comme un atout pour voyager et découvrir le pays en profondeur. De plus, les relations commerciales entre la France et les Pays-Bas ont joué un rôle majeur dans la promotion de l'enseignement du français. Les entreprises néerlandaises opérant en France ou collaborant avec des partenaires français recherchaient des employés maîtrisant la langue, renforçant ainsi son importance dans l'éducation. Dans le secteur de l'agriculture, par exemple, la France étant un partenaire commercial clé, il était essentiel pour les professionnels néerlandais de maîtriser le français afin de faciliter les échanges. Les accords bilatéraux entre les deux pays ont souvent inclus des initiatives favorisant l'apprentissage du français pour améliorer la coopération commerciale et économique.

Les Pays-Bas ont une tradition de polyglottisme, et la maîtrise des langues étrangères est perçue comme essentielle pour prospérer dans un monde globalisé. Le français, aux côtés de l'anglais et de l'allemand, était considéré comme une langue incontournable pour les opportunités professionnelles et culturelles. Les écoles secondaires proposaient souvent le français comme langue optionnelle, et de nombreux étudiants choisissaient de poursuivre cet apprentissage jusqu'à l'université, attirés par les perspectives qu'il offrait. Le plurilinguisme était vu comme une compétence cruciale non seulement pour les carrières dans la diplomatie et le commerce, mais aussi pour la culture personnelle et l'épanouissement intellectuel. De nombreuses familles néerlandaises encourageaient leurs enfants à apprendre le français, y voyant un moyen de se distinguer sur le marché du travail, mais aussi de s'enrichir culturellement.

Cependant, les dernières décennies ont vu un déclin notable de l'intérêt pour la langue française. Divers facteurs, tels que la prédominance de l'anglais comme langue internationale, les réformes du système éducatif privilégiant des matières jugées plus utiles pour le marché du travail, et une moindre exposition à la culture française, ont contribué à cette tendance. À partir des années 1980, la mondialisation a imposé l'anglais comme la langue des affaires, reléguant le français au second plan. De plus, les nouvelles générations ont été davantage exposées à la culture anglo-saxonne via les médias et les technologies, réduisant l'attrait pour l'apprentissage du français. Pour comprendre ce phénomène, il est essentiel d'examiner les causes profondes du recul de l'enseignement du français aux Pays-Bas.


Pourquoi l'enseignement du français est en déclin

Le déclin de l'enseignement du français aux Pays-Bas est un phénomène complexe résultant de plusieurs facteurs interdépendants. L'une des principales raisons est la prédominance croissante de l'anglais dans le système éducatif néerlandais. Cette tendance, souvent qualifiée de « verengelsing » (anglicisation), a conduit à une marginalisation progressive des autres langues étrangères, y compris le français. Les étudiants et les institutions éducatives privilégient l'anglais en raison de sa position dominante dans les domaines académiques et professionnels, réduisant ainsi l'attrait pour l'apprentissage du français. L'anglais est perçu comme essentiel pour les études supérieures, l'emploi, et même les loisirs, en particulier avec l'essor des plateformes de communication en ligne et de contenus médiatiques presque exclusivement anglophones. Cette évolution fait que le français est souvent relégué au statut de langue optionnelle, de moindre priorité, et n'est plus considéré comme une compétence indispensable.

Par ailleurs, les réformes éducatives aux Pays-Bas ont souvent mis l'accent sur les compétences en langue néerlandaise et en mathématiques, au détriment des langues étrangères. Cette focalisation a entraîné une diminution du nombre d'heures consacrées à l'enseignement du français dans les programmes scolaires, limitant l'exposition des élèves à cette langue et réduisant leur motivation à l'apprendre. La baisse de la qualité des infrastructures éducatives destinées à l'enseignement du français est aussi un problème. Dans certaines écoles, les cours de français ont été supprimés en raison du faible nombre d'élèves intéressés, ce qui a créé un cercle vicieux de désintérêt croissant. De plus, le manque de professeurs qualifiés en français a exacerbé cette situation, rendant l'enseignement de la langue moins accessible et moins attractif pour les étudiants. Les enseignants qualifiés se font rares, en partie à cause d'un manque d'incitation pour choisir cette carrière, et en raison des difficultés accrues liées à l'enseignement d'une langue de plus en plus perçue comme marginale.

Les évolutions sociétales ont également joué un rôle significatif dans ce déclin. La mondialisation et l'essor des technologies de l'information ont renforcé l'omniprésence de l'anglais, considéré comme la langue de communication internationale par excellence. Les jeunes générations, nées dans un monde connecté et globalisé, sont exposées à une culture essentiellement anglo-saxonne. Cette réalité a conduit les jeunes Néerlandais à percevoir l'anglais comme plus pertinent pour leurs perspectives de carrière et leurs interactions culturelles, reléguant le français à une position secondaire. En outre, la proximité géographique et culturelle avec les pays anglophones, ainsi que l'influence des médias anglophones (films, séries, musique, réseaux sociaux), ont contribué à renforcer cette perception. Comparativement, la culture française est devenue moins accessible et moins présente dans le quotidien des jeunes, diminuant de fait leur intérêt pour la langue.

Les politiques gouvernementales visant à réduire les coûts dans le secteur de l'enseignement supérieur ont également eu un impact négatif sur l'enseignement du français. Des mesures d'austérité ont conduit à la suppression ou à la fusion de départements de langues, y compris ceux dédiés au français, dans plusieurs universités néerlandaises. Cette réduction des offres éducatives a limité les opportunités pour les étudiants de poursuivre des études en français, contribuant ainsi à la diminution de l'intérêt pour cette langue. En particulier, les départements de français dans les universités ont souvent été les premiers touchés par ces mesures de rationalisation budgétaire, en raison de la baisse d'inscriptions et de la perception que le français était moins essentiel comparé à d'autres compétences perçues comme plus « utiles » économiquement, telles que les sciences, la technologie, et l'anglais.

Enfin, la perception du français comme une langue élitiste ou moins accessible a également contribué à son déclin. Cette image négative a dissuadé certains étudiants de s'engager dans l'apprentissage du français, préférant des langues perçues comme plus faciles ou plus utiles. Cette perception s'est développée, en partie, à cause de la complexité perçue de la grammaire française et de l'idée que le français serait réservé à une certaine élite culturelle. De plus, cette tendance a été renforcée par une offre culturelle moins visible en français, réduisant l'exposition des jeunes Néerlandais à la langue et à la culture françaises. Les initiatives culturelles et éducatives visant à promouvoir le français, comme les échanges scolaires et les programmes d'immersion, ont également diminué, laissant peu de possibilités pour les jeunes de s'immerger réellement dans la langue et de comprendre ses attraits.

Le déclin de l'enseignement du français aux Pays-Bas résulte d'une combinaison de facteurs éducatifs, sociétaux et politiques. La prédominance de l'anglais, les réformes éducatives, les évolutions sociétales, les politiques gouvernementales et les perceptions culturelles ont tous contribué à cette tendance. Le contexte globalisé actuel met l'accent sur les langues « utilitaires » telles que l'anglais, laissant peu de place au français, autrefois considéré comme essentiel pour s'ouvrir aux relations internationales et à la culture européenne. Comprendre ces dynamiques est essentiel pour envisager des stratégies visant à revitaliser l'enseignement du français et à préserver la diversité linguistique et culturelle aux Pays-Bas. Cela passe par une revalorisation de l'apprentissage du français, en soulignant ses avantages culturels, professionnels et personnels, ainsi que par un soutien accru aux enseignants et aux programmes éducatifs visant à redonner au français sa place dans les écoles et les universités néerlandaises.


Ce que veut le gouvernement sur ce sujet

Le gouvernement néerlandais, confronté à des défis budgétaires et à une évolution des priorités éducatives, a adopté une série de mesures qui ont indirectement contribué au déclin de l'enseignement du français dans le pays. L'une des décisions majeures a été la mise en place d'un plan d'économies visant à réduire les dépenses dans l'enseignement supérieur, avec un objectif d'économiser un milliard d'euros. Cette politique d'austérité a conduit les universités à revoir leurs offres de formation, souvent au détriment des départements de langues étrangères, y compris le français. La pression financière a poussé les établissements à se concentrer sur des matières jugées plus rentables ou essentielles, ce qui a diminué l'attrait et la disponibilité de programmes en langue française. Ces coupes budgétaires ont également entraîné une baisse du nombre de cours et de programmes offerts, limitant ainsi les choix pour les étudiants intéressés par la langue française.

Parallèlement, le gouvernement a exprimé la volonté de renforcer l'utilisation du néerlandais dans l'enseignement supérieur. Cette initiative vise à « néerlandiser » certaines formations qui étaient jusqu'alors dispensées en anglais, dans le but de préserver la langue nationale et de limiter l'afflux d'étudiants étrangers. Bien que cette politique ne cible pas spécifiquement le français, elle a eu pour effet de réduire l'attention portée à l'enseignement des autres langues étrangères, contribuant ainsi à la diminution de l'offre et de la demande pour les cours de français. En effet, en réorientant les priorités linguistiques, le français s'est retrouvé relégué derrière l'anglais et même d'autres langues considérées plus pertinentes pour les relations économiques ou culturelles globales. Cette politique a aussi affecté la perception de l'utilité du français, qui est désormais vu comme moins nécessaire dans un contexte éducatif où la mondialisation privilégie l'anglais comme langue de communication.

En outre, les réformes éducatives ont souvent privilégié les compétences en langue néerlandaise et en anglais, reflétant les besoins perçus du marché du travail et les tendances de la mondialisation. Cette orientation a conduit à une marginalisation progressive des autres langues étrangères dans le curriculum scolaire, y compris le français. Les écoles secondaires, en particulier, ont réduit le nombre d'heures consacrées à l'enseignement du français, rendant cette langue moins accessible aux élèves et diminuant leur motivation à l'apprendre. Le gouvernement a mis l'accent sur la formation professionnelle et les compétences directement transférables au marché du travail, où l'anglais est perçu comme bien plus utile, notamment dans les secteurs de la technologie et des services internationaux. Cette tendance est renforcée par les attentes des employeurs, qui considèrent de plus en plus l'anglais comme une compétence indispensable pour évoluer dans une économie globalisée.

Il est important de noter que ces décisions ne reflètent pas une opposition directe à l'enseignement du français, mais plutôt une réévaluation des priorités éducatives dans un contexte de contraintes budgétaires et de pressions sociétales. En privilégiant les langues et compétences perçues comme plus stratégiques pour l'économie, le gouvernement néerlandais a involontairement délaissé l'enseignement du français. Les priorités sont orientées vers l'efficacité économique, et les langues qui ne sont pas considérées comme indispensables au développement économique national voient leur importance diminuer dans le système éducatif. De plus, les autorités estiment que l'anglais répond largement aux besoins des étudiants pour leurs futures carrières internationales, réduisant ainsi l'urgence de maintenir une offre solide pour le français. Dans les débats parlementaires, l'enseignement du français n'est que rarement évoqué comme une priorité, ce qui reflète l'orientation générale du système éducatif néerlandais vers des objectifs économiques à court terme.

Il existe cependant des voix qui s'élèvent en faveur du maintien de l'enseignement du français, arguant que la diversité linguistique est un atout pour les Pays-Bas, un pays historiquement ouvert et multiculturel. Certains acteurs du secteur éducatif, ainsi que des représentants de la communauté francophone, soulignent que l'apprentissage du français offre des opportunités culturelles uniques et renforce les relations diplomatiques et commerciales avec les pays francophones. Des initiatives locales ont été mises en place dans certaines écoles pour préserver l'enseignement du français, souvent grâce au soutien de parents d'élèves ou d'associations promouvant le plurilinguisme. Toutefois, ces initiatives restent limitées et dépendent largement de l'engagement des communautés locales, sans véritable soutien systématique de la part du gouvernement. Par exemple, dans certaines écoles, des clubs de langue française ont été créés, et des voyages éducatifs en France sont organisés pour susciter l'intérêt des élèves, mais ces efforts ne suffisent pas à enrayer le déclin général de la langue dans le système éducatif national.

Les institutions françaises présentes aux Pays-Bas, comme l'Alliance Française, ont également tenté de pallier ce déclin en offrant des cours supplémentaires et des activités culturelles, mais elles sont souvent perçues comme des initiatives privées, accessibles à ceux qui peuvent se le permettre, et non comme un véritable remplacement pour un enseignement intégré au système scolaire public. Cette situation crée une inégalité d'accès à l'apprentissage du français, où seuls ceux ayant les moyens ou un intérêt personnel soutenu peuvent s'engager dans des études approfondies de cette langue.

Les actions du gouvernement néerlandais en matière d'éducation, bien que motivées par des considérations économiques et pragmatiques, ont eu pour conséquence involontaire de contribuer au déclin de l'enseignement du français aux Pays-Bas. Cette situation soulève des questions sur l'équilibre entre efficacité économique et préservation de la diversité linguistique et culturelle dans le système éducatif. Alors que l'accent est mis sur l'anglais et les compétences directement rentables, le français souffre d'un manque de soutien institutionnel, et son avenir dans les écoles néerlandaises reste incertain. Comprendre ces dynamiques est essentiel pour envisager des solutions permettant de rééquilibrer le paysage éducatif et de redonner sa place à la langue française dans le cadre scolaire néerlandais. Cela pourrait inclure des incitations pour les écoles à proposer le français, une meilleure reconnaissance des avantages culturels et diplomatiques de la langue, et un soutien accru aux initiatives locales visant à maintenir l'enseignement du français vivant et accessible à tous les élèves.


La position de la France sur le déclin de sa langue et sa politique pour y remédier

La France, consciente du déclin de l'enseignement du français aux Pays-Bas, a mis en place plusieurs initiatives pour promouvoir sa langue et sa culture dans ce pays. L'Institut Français des Pays-Bas joue un rôle central en proposant des cours de français, des certifications linguistiques (comme le DELF et le DALF) et en organisant des événements culturels visant à renforcer la présence du français. Ces événements incluent des festivals de cinéma français, des expositions d'art, ainsi que des conférences sur la culture et la littérature françaises. L'objectif de ces activités est de maintenir un lien fort avec la culture francophone et de créer un environnement favorable à l'apprentissage du français. Ces actions visent à créer une image positive et dynamique de la langue française, notamment auprès des jeunes générations.

En parallèle, l'Alliance Française, avec plusieurs antennes présentes aux Pays-Bas, offre des cours de langue et des activités culturelles pour encourager l'apprentissage du français. L'Alliance Française a été particulièrement active en proposant des cours adaptés à tous les niveaux, de l'initiation aux cours avancés pour adultes et adolescents. En plus des cours, elle organise également des événements tels que des soirées gastronomiques, des concerts et des projections de films pour permettre aux apprenants de s'immerger dans la culture française de manière plus ludique et engageante. Cette approche vise à susciter l'intérêt et l'enthousiasme des Néerlandais, en faisant du français non seulement une langue académique, mais aussi une langue vivante et accessible. Ces activités culturelles jouent un rôle crucial, car elles permettent de présenter le français sous un jour plus attrayant et de susciter un intérêt qui va au-delà de l'aspect purement scolaire.

Ces institutions collaborent également avec des écoles locales pour intégrer des programmes bilingues et des échanges éducatifs, afin de susciter l'intérêt des jeunes Néerlandais pour la langue française. L'une des stratégies adoptées par la France est de soutenir le développement de filières bilingues dans des établissements scolaires néerlandais. Ces filières permettent aux élèves d'étudier certaines matières, comme l'histoire ou la géographie, en français. Cela favorise une immersion partielle qui augmente l'intérêt et la maîtrise de la langue. Les échanges scolaires, quant à eux, offrent aux étudiants néerlandais l'opportunité de voyager en France, de vivre une expérience en immersion, et de découvrir la culture française de première main. Ces expériences pratiques sont cruciales pour renforcer l'intérêt des jeunes pour l'apprentissage du français, car elles créent un lien émotionnel et personnel avec la langue, ce qui peut être plus motivant que les méthodes d'apprentissage traditionnelles.

Par ailleurs, le gouvernement français soutient des initiatives telles que le LabelFrancÉducation, qui reconnaît et valorise les établissements scolaires étrangers dispensant un enseignement renforcé en français. Ce label est attribué aux écoles qui proposent un enseignement bilingue de haute qualité, et il permet de renforcer l'image du français comme une langue importante et prestigieuse dans le contexte éducatif international. Aux Pays-Bas, quelques établissements ont reçu ce label, ce qui contribue à donner une certaine visibilité à l'enseignement du français et à attirer davantage d'élèves vers ces filières. Cette reconnaissance officielle est également un outil pour montrer aux familles néerlandaises les avantages de l'apprentissage du français, tant sur le plan culturel que professionnel. Le LabelFrancÉducation joue un rôle stratégique en mettant en avant des programmes éducatifs d'excellence qui intègrent le français de manière approfondie et valorisante.

Outre le soutien institutionnel, la France utilise également des outils diplomatiques pour promouvoir la langue française. L'ambassade de France aux Pays-Bas joue un rôle actif en soutenant des initiatives éducatives et culturelles, en organisant des partenariats avec des écoles et des universités, et en facilitant les échanges entre professeurs français et néerlandais. L'accent est mis sur la coopération éducative, afin de promouvoir l'apprentissage du français dès le plus jeune âge et de renforcer la formation des enseignants. Des bourses sont également proposées aux étudiants néerlandais souhaitant poursuivre leurs études en France, dans le but de renforcer les liens académiques entre les deux pays et de démontrer les opportunités que la maîtrise du français peut offrir. Ces bourses sont un moyen concret de soutenir les étudiants et de les encourager à considérer la France comme une option pour leurs études, ce qui renforce les compétences linguistiques tout en créant des relations durables entre les deux pays.

Enfin, la France tente de revitaliser l'image du français en la présentant comme une langue d'avenir, notamment en soulignant son importance au sein de l'Union européenne et dans les relations internationales. Le français reste une langue officielle de nombreuses institutions internationales, et le gouvernement français insiste sur le fait que la maîtrise du français peut ouvrir des portes dans le domaine de la diplomatie, des affaires européennes, et des organisations internationales. En mettant en avant ces aspects, la France cherche à convaincre les jeunes Néerlandais et leurs familles de l'importance stratégique d'apprendre le français, au-delà des seuls aspects culturels. Pour appuyer cette vision, des campagnes de communication ont été lancées afin de montrer que le français n'est pas seulement une langue de littérature, mais aussi une langue utile dans le monde des affaires, de la science, et de la technologie, et qu'elle offre des opportunités de carrière enrichissantes et variées.

Malgré ces efforts, les résultats restent mitigés. Le contexte général de l'éducation aux Pays-Bas, marqué par la prédominance de l'anglais et des contraintes budgétaires, limite l'impact de ces initiatives. Toutefois, la France continue d'investir dans ces programmes et de chercher de nouvelles manières d'attirer l'attention sur l'importance de la langue française. Parmi les initiatives récentes, on note l'organisation de partenariats avec des entreprises françaises présentes aux Pays-Bas, dans le but de souligner la valeur ajoutée du français sur le marché du travail. Ces partenariats permettent aux élèves et étudiants de mieux comprendre les débouchés professionnels qu'offre la maîtrise du français, renforçant ainsi la motivation à apprendre cette langue.

Comprendre ces initiatives est essentiel pour évaluer les efforts entrepris pour contrer le déclin de l'enseignement du français et pour envisager des stratégies qui permettraient de renforcer l'attrait du français aux Pays-Bas, afin de préserver la diversité linguistique et culturelle européenne. La France doit continuer à adapter ses méthodes et à renforcer la coopération avec les autorités néerlandaises et les acteurs locaux, afin de faire du français une langue non seulement présente dans le paysage éducatif, mais aussi valorisée pour ses nombreuses applications dans le monde contemporain. L'engagement de la France dans cette démarche de revitalisation de la langue est crucial pour garantir un avenir où le français conservera une place significative aux Pays-Bas, à côté de l'anglais et d'autres langues dominantes.

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