13 juillet, un jour, une vie : Simone Veil
Simone Veil, née Simone Jacob, voit le jour le 13 juillet 1927 à Nice, au sein d'une famille juive laïque. Son adolescence est brutalement interrompue par la Seconde Guerre mondiale. En 1944, à l'âge de 17 ans, elle est déportée à Auschwitz avec sa mère et ses sœurs. Sa mère y meurt, et son père ainsi que son frère périssent également dans des camps nazis. Pour survivre, Simone ment sur son âge, évitant ainsi les chambres à gaz et étant affectée aux travaux forcés.
À la fin de la guerre, Simone retourne en France, lourdement marquée par ses expériences, mais résolue à poursuivre ses études. Elle obtient des diplômes en droit et en sciences politiques à Paris. En 1946, elle épouse Antoine Veil, avec qui elle aura trois fils. En 1956, elle passe le concours de la magistrature et commence à travailler dans l'administration pénitentiaire, où elle se consacre à l'amélioration des conditions de vie des femmes en prison. Pendant la guerre d'Algérie, elle organise le transfert des prisonnières algériennes en France pour les protéger des abus.
En 1974, sa carrière prend un tournant décisif lorsqu'elle est nommée ministre de la Santé par le président Valéry Giscard d'Estaing. Dans ce rôle, elle est chargée de présenter et de défendre la loi sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Ce projet de loi suscite de vives oppositions et des menaces, notamment de la part de l'extrême droite. Malgré les attaques personnelles, la loi est adoptée en 1975, dépénalisant ainsi l'avortement en France et marquant un tournant historique pour les droits des femmes.
Simone Veil continue de marquer l'histoire en devenant la première présidente du Parlement européen en 1979, poste qu'elle occupe jusqu'en 1982. Elle œuvre sans relâche pour l'intégration européenne, convaincue que l'unité est essentielle pour maintenir la paix en Europe. En 1981, elle reçoit le prix Charlemagne pour ses contributions à l'unité européenne. Elle reste députée européenne jusqu'en 1993 avant de revenir à la politique nationale en tant que ministre d'État et ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville.
Simone Veil est également une voix influente pour la parité en politique. En 1996, elle signe une pétition appelant à l'égalité hommes-femmes dans les candidatures électorales, initiative qui aboutit à la loi Jospin de 2000. En 2007, elle publie son autobiographie "Une vie", et est élue à l'Académie française l'année suivante. Elle continue à s'impliquer dans divers débats publics, notamment sur la diversité et l'immigration, jusqu'à sa retraite de la vie publique en 2013 après le décès de son mari et de sa sœur Denise.
Simone Veil décède le 30 juin 2017 à Paris, à l'âge de 89 ans. En 2018, elle est inhumée au Panthéon, aux côtés de son mari, devenant ainsi la cinquième femme à recevoir cet honneur en France. Son héritage perdure à travers ses contributions majeures aux droits des femmes, à la justice sociale et à l'intégration européenne.
13 juillet, un jour, un décès : Seretse Khama
Seretse Khama, né le 1er juillet 1921 à Serowe dans le protectorat britannique du Bechuanaland, est une figure emblématique de l'histoire du Botswana. Il est issu d'une lignée royale, étant le petit-fils de Khama III, le chef suprême des Bamangwato. À la mort de son père en 1925, Seretse, âgé de seulement quatre ans, devient chef sous la régence de son oncle Tshekedi Khama.
Khama poursuit ses études en Afrique du Sud, obtenant un diplôme de l'Université de Fort Hare en 1944. Il part ensuite pour l'Angleterre où il étudie le droit à Balliol College, Oxford, puis à l'Inner Temple à Londres. C'est à Londres qu'il rencontre Ruth Williams, une employée de bureau britannique, qu'il épouse en 1948. Leur mariage interracial suscite une controverse majeure à l'époque de l'apartheid en Afrique du Sud et de la ségrégation raciale généralisée.
En raison des pressions politiques de l'Afrique du Sud et de la réticence britannique à voir un chef africain marié à une blanche, Seretse et Ruth sont exilés en 1951. Ce n'est qu'en 1956 que le couple est autorisé à retourner au Bechuanaland, à condition que Seretse renonce à son titre de chef. Il accepte et se consacre à l'agriculture et à la politique locale.
En 1962, Seretse Khama fonde le Parti Démocratique du Bechuanaland (BDP) et milite pour l'indépendance de son pays. En 1965, il est élu Premier ministre de l'administration coloniale de transition. Le 30 septembre 1966, le Bechuanaland devient la République du Botswana avec Seretse Khama comme premier président.
Sous sa présidence, le Botswana connaît une transformation économique remarquable, passant de l'un des pays les plus pauvres à l'une des économies à la croissance la plus rapide au monde. L'exploitation des gisements de diamants et la production de viande bovine contribuent significativement à cette prospérité. Khama met également en place un système d'éducation universelle gratuite et joue un rôle crucial dans les négociations pour la transition vers le gouvernement majoritaire au Zimbabwe et en Namibie.
Seretse Khama décède le 13 juillet 1980 à Gaborone, des suites d'un cancer du pancréas, à l'âge de 59 ans. Il laisse derrière lui un héritage de développement économique et de stabilité politique, ainsi qu'une vision d'unité et de prospérité pour le Botswana.
