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21 juillet, un jour, une vie, un décès

21 juillet, un jour, une vie : Stefan Löfven

Stefan Löfven, né le 21 juillet 1957 à Aspudden, Stockholm, est un homme politique suédois qui a marqué la politique de son pays par son parcours de syndicaliste à Premier ministre. Il célébre aujourd'hui son 67e anniversaire.

Adopté peu après sa naissance, Löfven a grandi dans une famille ouvrière à Sunnersta, Sollefteå. Après ses études secondaires, il a suivi une formation de soudeur et a travaillé comme métallurgiste. C'est au sein de ce milieu ouvrier qu'il a commencé à s'impliquer dans le syndicalisme, rejoignant le Syndicat des métallurgistes suédois (IF Metall). Il a rapidement gravi les échelons, devenant président de ce syndicat en 2006.

Löfven a fait ses débuts en politique nationale lorsqu'il a été élu à la tête du Parti social-démocrate en 2012, succédant à Håkan Juholt. Malgré le fait qu'il ne détenait pas de siège au parlement à ce moment-là, il est devenu chef de l'opposition et a mené son parti à la victoire aux élections de 2014. Le 3 octobre 2014, il a été nommé Premier ministre de Suède, formant un gouvernement de coalition minoritaire avec le Parti vert. Sous son leadership, il a été réélu pour un second mandat après les élections de 2018, malgré une situation politique tendue et des résultats électoraux serrés.

Son mandat de Premier ministre a été marqué par plusieurs défis, notamment la gestion de la crise migratoire de 2015, où la Suède a accueilli un nombre important de réfugiés par rapport à sa population. Cette période a vu une montée des tensions sociales et politiques, exacerbée par des débats sur l'immigration et l'intégration. Malgré ces défis, Löfven a maintenu une politique de soutien à l'État-providence suédois et a travaillé à renforcer les droits sociaux et le dialogue social à travers des initiatives comme le "Global Deal".

En 2021, Löfven a annoncé son intention de démissionner de son poste de Premier ministre et de chef du Parti social-démocrate. Il a officiellement quitté ses fonctions en novembre 2021, et a été remplacé par Magdalena Andersson. Après sa retraite de la politique nationale, Löfven a continué à jouer un rôle actif sur la scène internationale. En 2022, il a été élu président du Parti des socialistes européens et a été nommé par le Secrétaire général des Nations Unies pour co-diriger un conseil consultatif de haut niveau sur le multilatéralisme efficace.

Outre son engagement politique, Löfven est également président du Conseil d'administration de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) et du Fonds commémoratif Olof Palme. Sa carrière est caractérisée par un fort engagement pour la démocratie, les droits sociaux et la coopération internationale.

Stefan Löfven a su naviguer dans une période tumultueuse de la politique suédoise, avec des gouvernements de coalition fragiles et des crises multiples, tout en restant fidèle aux valeurs fondamentales de justice sociale et de solidarité.


21 juillet, un jour, un décès : Gualberto Villarroel

Gualberto Villarroel López, né le 15 décembre 1908 à Villa Rivero, Cochabamba, était un militaire et homme politique bolivien qui a servi comme président de la République de 1943 à 1946. Il est mort le 21 juillet 1946, à l'âge de 37 ans.

Villarroel a grandi dans une famille modeste et a participé à la Guerre du Chaco (1932-1935) entre la Bolivie et le Paraguay. Cette expérience a forgé son engagement militaire et politique. En décembre 1943, il a dirigé un coup d'État avec le soutien du Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR) et du Parti ouvrier révolutionnaire (POR), renversant le président Enrique Peñaranda Castillo. À 35 ans, il devint l'un des plus jeunes présidents de l'histoire bolivienne.

Son gouvernement a été marqué par des réformes progressistes visant à améliorer les conditions de vie des Boliviens, notamment par la construction de la première raffinerie de pétrole à Valle Hermoso et la mise en place de politiques sociales et éducatives importantes. Villarroel a promulgué des lois favorisant la création de syndicats, l'établissement d'un salaire minimum, et des programmes de logement et d'éducation. Il a également aboli une loi discriminatoire interdisant aux peuples indigènes d'entrer dans les principales places de La Paz, et a soutenu la tenue du Congrès indigène en 1945, rassemblant des délégués de différentes communautés pour discuter de leurs droits et de leur inclusion sociale.

Cependant, ses réformes ont suscité l'opposition de l'élite conservatrice et des secteurs traditionnels de la société, ce qui a conduit à une crise politique croissante. Le gouvernement de Villarroel a également lutté pour obtenir la reconnaissance des États-Unis, en raison de la perception que son administration avait des sympathies fascistes, aggravée par la forte influence de ses alliés argentins.

La situation politique a atteint un point critique en 1946, avec des troubles civils et militaires orchestrés par ses adversaires politiques. Le 21 juillet 1946, une foule en colère a pris d'assaut le Palais présidentiel (Palacio Quemado) à La Paz, capturant Villarroel. Il a été lynché et son corps a été pendu à un poteau de la Plaza Murillo, dans une scène violente qui a marqué profondément l'histoire bolivienne.

Malgré sa fin tragique, le mandat de Villarroel a laissé un héritage important de réformes sociales et économiques, marquant un tournant dans l'histoire moderne de la Bolivie. Son soutien aux droits des travailleurs et des peuples indigènes a jeté les bases pour de futures réformes dans le pays, bien que son gouvernement ait également démontré les défis et les dangers de la mise en œuvre de changements radicaux dans un contexte de tensions sociales et politiques élevées.

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