7 août, un jour, une vie : Jean-Luc Dehaene
Jean-Luc Dehaene est né le 7 août 1940 à Montpellier, en France, et est décédé le 15 mai 2014 à Quimper, en France, à l'âge de 73 ans. Il est largement reconnu pour son rôle clé dans la politique belge et européenne, ayant servi comme Premier ministre de Belgique de 1992 à 1999.
Dehaene a grandi en Belgique après que sa famille eut fui la France en raison de l'avancée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a fait ses études à l'Université de Namur et à la Katholieke Universiteit Leuven, où il a obtenu un diplôme en droit. Il a ensuite rejoint l'Union générale des travailleurs chrétiens et s'est impliqué activement dans le Parti chrétien-démocrate et flamand (CVP).
Sa carrière politique a débuté en 1981 lorsqu'il a été nommé ministre des Affaires sociales et des Réformes institutionnelles, puis ministre des Transports et vice-Premier ministre en 1988. En 1992, il est devenu Premier ministre, dirigeant un gouvernement de coalition de chrétiens-démocrates et de socialistes.
Pendant ses deux mandats, Dehaene a supervisé des réformes constitutionnelles majeures qui ont transformé la Belgique en un État fédéral. Il a également dirigé le pays pendant la présidence belge de l'Union européenne en 1993, jouant un rôle important dans la mise en œuvre du traité de Maastricht. En 1994, il a été proposé pour succéder à Jacques Delors comme président de la Commission européenne, mais sa candidature a été bloquée par le Royaume-Uni.
Dehaene est souvent surnommé "le plombier" pour sa capacité à résoudre des crises politiques complexes. Son gouvernement a été confronté à plusieurs défis, notamment l'affaire Dutroux en 1996 et le scandale de la dioxine en 1999. Malgré ces crises, il a réussi à maintenir la stabilité politique et à préparer la Belgique à rejoindre la zone euro.
Après son mandat de Premier ministre, Dehaene a continué à jouer un rôle influent en tant que député européen et président du conseil d'administration de plusieurs grandes entreprises, dont Dexia. Il a également été impliqué dans la rédaction du traité de Lisbonne en tant que membre du groupe Amato.
En 2011, Dehaene a été nommé enquêteur en chef du Fair Play financier de l'UEFA, une initiative visant à réguler les finances des clubs de football européens. Il est resté actif dans ce rôle jusqu'à sa mort.
Dehaene est décédé des suites d'une chute alors qu'il était en vacances, après avoir été diagnostiqué avec un cancer du pancréas plus tôt cette année-là. Sa mort a été largement pleurée en Belgique et en Europe, et il a été salué comme un homme d'État dévoué à la fois à son pays et à l'intégration européenne.
7 août, un jour, un décès : Camille Chamoun
Camille Chamoun est né le 3 avril 1900 à Deir el-Qamar, au Liban. Il a été une figure centrale de la politique libanaise au cours du XXe siècle, notamment en tant que président de la République libanaise de 1952 à 1958. Chamoun est décédé le 7 août 1987 à Beyrouth, à l'âge de 87 ans.
Chamoun a fait ses études de droit à l'Institut La Sagesse à Beyrouth et à l'Université Saint-Joseph. Sa carrière politique a débuté dans les années 1930 lorsqu'il a été élu au Parlement libanais. Il a occupé divers postes ministériels avant d'être élu président en 1952 après la démission de Bechara El Khoury, qui avait été contraint de partir en raison de scandales de corruption.
Durant sa présidence, Chamoun a cherché à moderniser le Liban et à renforcer ses liens avec l'Occident, ce qui a conduit à une période de prospérité économique, notamment dans les secteurs de la construction, des banques et du tourisme. Il a également mis en place des lois favorisant les entreprises et introduit le secret bancaire en 1956, ce qui a attiré des investissements étrangers.
Cependant, sa politique pro-occidentale et son désir de rester au pouvoir au-delà de son mandat ont provoqué des tensions avec la communauté musulmane libanaise et les partisans du panarabisme soutenus par le président égyptien Gamal Abdel Nasser. Ces tensions ont culminé en 1958 avec une rébellion qui a presque conduit à une guerre civile. Chamoun a demandé l'intervention des États-Unis, et des Marines américains ont été déployés pour stabiliser la situation. À la fin de son mandat, il a été remplacé par le général Fouad Chehab, un chrétien maronite respecté par les musulmans.
Après sa présidence, Chamoun a fondé le Parti national libéral (PNL) et a été réélu au Parlement en 1960. Son influence a toutefois diminué au fil des années, surtout pendant la guerre civile libanaise (1975-1990). Il a été ministre dans plusieurs gouvernements pendant cette période et a joué un rôle actif dans la politique chrétienne maronite, mais il s'est heurté à d'autres dirigeants et a été critiqué pour ses alliances fluctuantes, y compris son soutien initial à l'intervention syrienne au Liban.
Malgré les défis et les controverses, Chamoun est resté une figure clé de la politique libanaise jusqu'à sa mort. Il est enterré à Deir el-Qamar, sa ville natale.
