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10 août, un jour, une vie, un décès

10 août, un jour, une vie : Juan Manuel Santos

Juan Manuel Santos Calderón, né le 10 août 1951 à Bogotá, Colombie, est un homme politique colombien, économiste et journaliste de formation. Il fête aujourd'hui son 73e anniversaire. Santos est surtout connu pour avoir été le président de la Colombie de 2010 à 2018 et pour avoir reçu le prix Nobel de la paix en 2016 pour ses efforts visant à mettre fin au conflit armé de plus de 50 ans avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

Issu d'une famille influente, Santos est le neveu de l'ancien président colombien Eduardo Santos et le cousin de Francisco Santos Calderón, ancien vice-président. Il a étudié à l'Académie navale de Cartagena, puis a obtenu un diplôme en économie et commerce de l'Université du Kansas en 1973. Il a ensuite poursuivi des études de troisième cycle à la London School of Economics, à la Fletcher School of Law and Diplomacy de l'Université Tufts, et à l'Université Harvard, où il a obtenu une maîtrise en administration publique en 1981.

Santos a débuté sa carrière en tant que chef de la délégation colombienne à l'Organisation internationale du café à Londres et a travaillé comme éditeur adjoint et rédacteur en chef du journal "El Tiempo". En 1991, il a été nommé ministre du Commerce extérieur par le président César Gaviria, puis ministre des Finances sous la présidence d'Andrés Pastrana de 2000 à 2002. En 2006, sous le président Álvaro Uribe, il est devenu ministre de la Défense, où il a supervisé d'importantes offensives contre les FARC.

En 2010, Santos a été élu président de la Colombie, succédant à Álvaro Uribe. Durant son mandat, il a lancé des négociations de paix avec les FARC, qui ont abouti à la signature d'un accord de paix en 2016. Malgré un rejet initial de l'accord lors d'un référendum, un accord révisé a été ratifié par le Congrès. Ses efforts pour la paix ont été récompensés par le prix Nobel de la paix la même année.

Outre ses efforts pour la paix, Santos a mis en œuvre des politiques visant à réduire la pauvreté et les inégalités, ce qui lui a valu la reconnaissance internationale, notamment en tant que cofondateur du Multidimensional Poverty Peer Network (MPPN) avec l'économiste Amartya Sen. Sous sa présidence, la Colombie a connu une croissance économique significative et une amélioration des indicateurs sociaux.

Après sa présidence, Santos a continué à jouer un rôle actif dans les affaires mondiales. Il est président de la Fondation Compaz, membre du groupe des Anciens et du Global Commission on Drug Policy, et professeur invité à l'Université d'Oxford. Il a également reçu plusieurs distinctions pour ses contributions à la paix et à la conservation de l'environnement.

Santos est marié à María Clemencia Rodríguez depuis 1987, et le couple a trois enfants : Martín, María Antonia et Esteban. En 2024, il reste une figure influente dans les domaines de la paix, du développement durable et des politiques de lutte contre la pauvreté.


10 août, un jour, un décès : Yahya Khan

Yahya Khan, né Agha Muhammad Yahya Khan le 4 février 1917 à Chakwal, dans la province du Punjab en Inde britannique (aujourd'hui au Pakistan), est décédé le 10 août 1980 à Rawalpindi, Pakistan, à l'âge de 63 ans. Il a été le troisième président du Pakistan de 1969 à 1971 et commandant en chef de l'armée pakistanaise de 1966 à 1971.

Yahya Khan est issu d'une famille de la tribu Qizilbash, réputée pour sa lignée militaire. Son père, Saadat Ali Khan, a servi dans la police indienne britannique. Yahya a suivi ses études au Colonel Brown Cambridge School à Dehradun et a obtenu un diplôme de l'Université du Punjab à Lahore, où il s'est distingué académiquement. Il a ensuite été formé à l'Académie militaire indienne de Dehradun, d'où il est sorti diplômé en 1938.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Yahya Khan a servi dans l'armée britannique en Afrique du Nord et en Italie, où il a été fait prisonnier par les forces de l'Axe. Après plusieurs tentatives, il s'est échappé d'un camp de prisonniers en Italie. À la suite de la partition de l'Inde en 1947, il a rejoint l'armée pakistanaise nouvellement formée et a rapidement gravi les échelons, devenant le plus jeune brigadier général du Pakistan à l'âge de 34 ans.

En 1966, il a été nommé commandant en chef de l'armée pakistanaise par le président Ayub Khan, qu'il a ensuite remplacé à la présidence en mars 1969 après une période de troubles civils. Yahya Khan a instauré la loi martiale et tenté de résoudre les problèmes constitutionnels du Pakistan en organisant les premières élections générales du pays en 1970. Cependant, la victoire écrasante de la Ligue Awami de Sheikh Mujibur Rahman au Pakistan oriental (aujourd'hui le Bangladesh) et le refus de Yahya de lui transférer le pouvoir ont conduit à une crise majeure.

En mars 1971, Yahya Khan a ordonné l'opération Searchlight pour réprimer le mouvement nationaliste bengali, déclenchant la guerre de libération du Bangladesh. La répression brutale, marquée par des massacres de masse et des violations des droits humains, a gravement terni sa réputation. La guerre s'est intensifiée avec l'intervention de l'Inde en décembre 1971, entraînant la défaite et la capitulation des forces pakistanaises en décembre 1971 et la création du Bangladesh.

Après la défaite, Yahya Khan a démissionné de la présidence le 20 décembre 1971 et a été remplacé par Zulfikar Ali Bhutto. Il a été placé en résidence surveillée jusqu'en 1979. Yahya Khan est décédé le 10 août 1980 à Rawalpindi et a été enterré à Peshawar.

Yahya Khan reste une figure controversée de l'histoire pakistanaise, critiquée pour son rôle dans la partition du Pakistan et les atrocités commises pendant la guerre de libération du Bangladesh.
 

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