8 novembre, un jour, une vie : Jean Casimir-Perier
Jean Casimir-Perier, né le 8 novembre 1847 à Paris et décédé le 11 mars 1907 dans la même ville à l'âge de 59 ans, a été une figure politique importante de la Troisième République française. Il est issu d'une famille prestigieuse et influente : petit-fils de Casimir Pierre Perier, ancien président du Conseil sous Louis-Philippe, et fils d'Auguste Casimir-Perier, ministre de l'Intérieur, il a grandi dans une atmosphère privilégiée où la politique était omniprésente.
Jean Casimir-Perier a commencé sa carrière publique en tant que secrétaire de son père avant d'entrer en politique par lui-même. En 1874, il a été élu conseiller général de l'Aube, puis député en 1876, et a siégé à la Chambre des députés jusqu'à sa nomination à la présidence de la République. Durant la crise politique du 16 mai 1877, Casimir-Perier s'est aligné avec les Républicains de gauche contre les tentatives du président Mac-Mahon de dissoudre l'Assemblée nationale, démontrant ainsi sa fidélité aux valeurs républicaines.
En 1893, il est nommé président de la Chambre des députés, avant de devenir, la même année, président du Conseil et ministre des Affaires étrangères. Son gouvernement, bien que bref, fut marqué par une instabilité croissante, notamment à cause de la montée des actes terroristes anarchistes, qui posaient un sérieux problème de sécurité à la France. En juin 1894, après l'assassinat du président Sadi Carnot, Jean Casimir-Perier fut élu président de la République, mais son mandat ne dura que six mois. Sa démission, le 15 janvier 1895, est souvent attribuée à son insatisfaction face au rôle limité qu'il pouvait jouer en tant que président, les ministres refusant souvent de le consulter et l'informant mal des affaires du gouvernement, en particulier dans les domaines de la politique étrangère.
Après sa démission, Casimir-Perier décida de se retirer complètement de la vie politique pour se consacrer au secteur privé. Il devint président de la Compagnie des mines d'Anzin, une des plus grandes entreprises minières de France. En outre, il était très actif dans le milieu des affaires et a joué un rôle important dans le développement de l'industrie en France. Pendant l'affaire Dreyfus, Jean Casimir-Perier fut appelé à témoigner, son témoignage étant considéré comme favorable au capitaine Dreyfus, ce qui renforça sa réputation d'homme intègre.
Jean Casimir-Perier a été marié à Hélène Perier-Vitet, avec qui il a eu deux enfants. Bien qu'il ait renoncé à ses fonctions publiques après son passage à la présidence, il a continué à suivre les développements politiques et sociaux de son temps, restant une figure respectée de la grande bourgeoisie parisienne. Il est mort le 11 mars 1907, à l'âge de 59 ans, d'une angine de poitrine. Sa mort a marqué la fin d'une ère pour cette famille qui avait été très influente dans les affaires politiques françaises depuis plusieurs générations.
L'héritage de Jean Casimir-Perier dans l'histoire française est celui d'un homme d'État qui, malgré un court passage au sommet de l'État, a laissé une impression durable par son intégrité et sa dévotion aux valeurs républicaines. Son retrait de la politique a été perçu comme une critique du système politique de la Troisième République, qui laissait peu de pouvoir réel au président face aux parlementaires et aux ministres.
8 novembre, un jour, un décès : Louis VIII
Louis VIII, surnommé "Le Lion", est né le 5 septembre 1187 à Paris et est décédé le 8 novembre 1226 à Montpensier, en Auvergne, à l'âge de 39 ans. Fils de Philippe II de France et d'Isabelle de Hainaut, il a grandi dans l'environnement politique complexe de la monarchie capétienne, où les conflits territoriaux et les alliances dynastiques étaient à la fois une opportunité et une source de tension constante.
En mai 1200, Louis a épousé Blanche de Castille, la fille du roi Alphonse VIII de Castille. Ce mariage, fruit de négociations prolongées entre la France et l'Angleterre, a consolidé la position politique de Louis en Europe. Durant sa jeunesse, il a également pris part à plusieurs campagnes militaires avec son père, acquérant ainsi une expérience précieuse qui le préparait à gouverner.
En tant que prince, Louis VIII s'est fait connaître pour ses ambitions en Angleterre. En 1216, alors que les barons anglais se révoltaient contre le roi Jean sans Terre, ils invitèrent Louis à venir en Angleterre pour réclamer le trône. Il fut même proclamé roi à Londres, bien que sans couronnement officiel. Toutefois, son règne potentiel en Angleterre fut de courte durée. Après une série de défaites, notamment la bataille de Lincoln en 1217, Louis fut contraint de quitter l'Angleterre et signa le traité de Lambeth, qui stipulait qu'il ne tenterait plus jamais de réclamer la couronne anglaise. En échange, il reçut une compensation financière et son excommunication fut levée.
En 1223, à la mort de son père, Louis monta sur le trône de France et fut couronné à Reims. Pendant son règne, Louis VIII se consacra à la consolidation du pouvoir royal et à l'expansion du royaume. Il poursuivit la campagne contre les hérétiques cathares dans le sud de la France, une croisade qui avait été initiée par son père. En 1226, il entreprit une nouvelle croisade contre les Albigeois, consolidant l'autorité royale dans le Languedoc et capturant la ville fortifiée d'Avignon. Son intervention militaire a renforcé la présence du pouvoir central dans des régions où l'autorité royale avait été jusqu'alors limitée.
Louis VIII est également connu pour avoir instauré des réformes juridiques importantes, notamment en introduisant des limitations à l'usure pratiquée par les juifs, ce qui fut un changement significatif par rapport à la politique plus tolérante de son père. Il encouragea également la consolidation des droits du roi face à ses vassaux, en imposant l'obligation de fidélité non seulement à la personne du roi, mais aussi à la couronne et à l'institution royale.
Louis VIII est souvent décrit comme un monarque plus martial que politique. Ses campagnes contre les hérétiques et les rébellions baronniales ont été des étapes cruciales pour établir la domination capétienne en France. Bien que son règne ait été relativement court, il a posé des bases solides pour le renforcement de l'autorité royale, bases qui furent développées avec succès par son fils, Louis IX, qui lui succéda à sa mort en novembre 1226.
Louis VIII est décédé de dysenterie en revenant de la croisade contre les Albigeois, alors qu'il se trouvait encore dans le sud de la France. Sa mort prématurée laissa son épouse Blanche de Castille comme régente, qui se montra dès lors une administratrice avisée, préservant l'héritage de Louis VIII et consolidant le trône pour leur fils Louis IX, futur Saint Louis. Son règne a été marqué par son engagement envers l'expansion territoriale et le renforcement de l'autorité monarchique, faisant de lui un maillon essentiel de la dynastie capétienne.