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10 novembre, un jour, une vie, un décès

10 novembre, un jour, une vie : Hans-Rudolf Merz

Hans-Rudolf Merz est un homme politique suisse né le 10 novembre 1942 dans la ville de Herisau, dans le canton d'Appenzell Rhodes-Extérieures. Il est connu pour son rôle influent dans la politique suisse, notamment en tant que membre du Parti radical-démocratique suisse (PRD) et en tant que Conseiller fédéral, une fonction qu'il a occupée de 2004 à 2010. Il célèbre aujourd'hui son 82ème anniversaire.

Après avoir suivi une formation économique et obtenu un diplôme de sciences politiques à l'Université de Saint-Gall, Merz entame une carrière professionnelle dans le domaine de l'audit et du conseil. Il a travaillé pour des entreprises de renom avant de se lancer dans la politique, et son expertise dans les questions financières a été précieuse tout au long de sa carrière publique. Pendant plusieurs années, il a été actif au sein de la commission de politique économique, contribuant à façonner les politiques économiques suisses avec une approche précise et délibérée.

En 2003, Hans-Rudolf Merz est élu au Conseil fédéral, l'organe exécutif suprême du gouvernement suisse, succédant à Kaspar Villiger. Il prend la tête du Département fédéral des finances (DFF), poste dans lequel il se distingue rapidement par sa volonté de rationaliser les finances publiques. Son mandat est marqué par une recherche constante de l'équilibre budgétaire et une réduction des dépenses publiques. Sa gestion prudente des finances lui a valu le respect tant en Suisse qu'à l'étranger, même si certaines de ses politiques étaient critiquées pour leur austérité.

En 2008, Hans-Rudolf Merz a été confronté à une crise financière internationale sans précédent. Il a joué un rôle crucial dans la stabilisation du système bancaire suisse, notamment en soutenant un plan de sauvetage pour UBS, la plus grande banque du pays, qui était menacée par des pertes massives. Sa gestion de la crise a été déterminante pour préserver la stabilité économique de la Suisse, mais elle a également suscité des débats sur la question de l'intervention de l'État dans le secteur privé.

Au-delà de ses responsabilités au Département des finances, Merz a également servi comme président de la Confédération suisse en 2009. Ce poste honorifique, assumé à tour de rôle par chaque Conseiller fédéral, l'a placé au centre des affaires internationales. Pendant cette année, Merz a été impliqué dans la résolution d'une crise diplomatique avec la Libye, après l'arrestation en 2008 d'un des fils de Mouammar Kadhafi à Genève. La gestion de cette crise a été controversée, certains critiquant Merz pour ce qu'ils considéraient comme des concessions excessives faites à la Libye pour obtenir la libération de deux hommes d'affaires suisses détenus dans le pays.

En 2010, Hans-Rudolf Merz annonce sa démission du Conseil fédéral, mettant fin à une carrière politique marquée par des décisions difficiles, souvent controversées, mais toujours guidées par une vision claire de la stabilité économique et de la rigueur budgétaire. Après sa démission, il a été remplacé par Johann Schneider-Ammann. Bien que retiré de la vie politique active, Merz a continué à participer à divers conseils d'administration et a été actif dans plusieurs organisations philanthropiques, notamment dans des initiatives visant à promouvoir l'éducation et la culture en Suisse.

L'une des anecdotes les plus célèbres concernant Hans-Rudolf Merz est survenue en 2010, lorsqu'il était encore en poste au Conseil fédéral. Lors d'une session au Parlement, Merz a été pris d'un fou rire incontrôlable en lisant un texte bureaucratique sur les règles d'importation de la viande. Cet épisode a fait le tour des médias et des réseaux sociaux, rendant Merz soudainement populaire bien au-delà des cercles politiques traditionnels. Ce moment a contribué à humaniser son image, souvent perçue comme stricte et austère, et lui a donné une certaine sympathie auprès du grand public.

Malgré sa personnalité discrète, Hans-Rudolf Merz est reconnu pour son engagement envers la discipline budgétaire et son attachement profond aux valeurs libérales qui ont guidé son action politique. En tant que ministre des Finances, il a laissé un héritage fait de stabilité économique et de prudence financière, même si ses détracteurs lui reprochent parfois un manque de flexibilité et une approche trop rigide des dépenses publiques. Son parcours incarne les tensions propres à la politique suisse, qui cherche en permanence à concilier les exigences de la compétitivité économique avec un haut niveau de services publics.

Hans-Rudolf Merz continue de vivre à Herisau, où il profite de sa retraite entouré de sa famille. Bien qu'il ait pris ses distances avec la vie publique, il intervient occasionnellement dans le débat politique, offrant ses perspectives sur les questions économiques et financières. Son expérience et sa vision, forgées par des années au sommet de l'État, restent une source d'inspiration pour ceux qui valorisent la discipline financière et la stabilité économique.

 

10 novembre, un jour, un décès : Helmut Schmidt

Helmut Schmidt est né le 23 décembre 1918 à Hambourg, en Allemagne, et est décédé le 10 novembre 2015 à l'âge de 96 ans. Figure emblématique de la politique allemande d'après-guerre, Schmidt est surtout connu pour avoir été chancelier de la République fédérale d'Allemagne (RFA) de 1974 à 1982. Son mandat a été marqué par des défis économiques, des tensions internationales et des questions de sécurité, le tout sous le signe de la guerre froide.

Schmidt a grandi dans une famille de la classe moyenne à Hambourg, où il a développé très jeune un intérêt pour la politique et l'économie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a servi dans la Wehrmacht, expérience qui a forgé sa vision pragmatique et réaliste du monde. Après la guerre, Schmidt a étudié l'économie et les sciences politiques, posant ainsi les bases de sa carrière future. Il s'engage rapidement en politique, rejoignant le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) et démontrant des talents naturels pour le leadership et la gestion de crise.

La carrière politique de Schmidt démarre à Hambourg, où il occupe des postes de responsabilité dans le gouvernement de la ville. Sa capacité à gérer des situations complexes est démontrée lors des inondations de 1962, lorsque Schmidt organise de manière efficace les secours, ce qui lui vaut une reconnaissance nationale. Ce succès le propulse sur la scène politique nationale et conduit à son élection au Bundestag.

Dans les années 1960, Helmut Schmidt devient ministre de la Défense, puis ministre de l'Économie sous la grande coalition entre le SPD et l'Union Chrétienne-Démocrate (CDU). Il se révèle alors comme un technocrate compétent, capable de faire face aux problèmes économiques complexes et aux questions de sécurité nationale. En 1972, il devient ministre des Finances dans le gouvernement de Willy Brandt, une période marquée par l’instabilité économique mondiale due à la crise pétrolière. Sa maîtrise des questions économiques et sa fermeté de caractère lui permettent de se distinguer comme un leader naturel.

En 1974, suite à la démission de Willy Brandt, Schmidt est élu chancelier. Son mandat est marqué par une approche pragmatique et réaliste des affaires internationales et économiques. Helmut Schmidt mène la RFA à une époque où l'économie mondiale est en pleine crise, conséquence directe des chocs pétroliers et des fluctuations monétaires. En tant que chancelier, il adopte des politiques fiscales rigoureuses pour contrôler l'inflation et maintenir la stabilité économique, se distinguant ainsi comme un leader efficace bien que parfois perçu comme peu charismatique par le grand public.

Schmidt était également un fervent partisan de la coopération européenne. Il a joué un rôle crucial dans la fondation du Système monétaire européen, précurseur de l’Union économique et monétaire qui a éventuellement conduit à la création de l’euro. En collaboration avec le président français Valéry Giscard d’Estaing, Schmidt a promu des initiatives visant à renforcer l'intégration économique et politique du continent européen. Leur amitié personnelle a été une pierre angulaire de la collaboration franco-allemande dans une période marquée par la guerre froide.

Durant son mandat, Helmut Schmidt a été confronté à la menace terroriste de la Fraction Armée Rouge (RAF). Il a adopté une position ferme contre le terrorisme, refusant de céder aux exigences des terroristes lors de la crise des otages de 1977. Cette épreuve, connue sous le nom d'"Automne allemand", a mis Schmidt sous les feux de la rampe et a renforcé son image de dirigeant résolu. Il était convaincu que l'État devait montrer sa force face aux menaces internes, même si cela signifiait prendre des décisions impopulaires.

En 1982, Schmidt perd le soutien de son partenaire de coalition, le Parti libéral-démocrate (FDP), sur des questions économiques et de politique de défense, conduisant à la fin de son mandat de chancelier. Il est remplacé par Helmut Kohl, de la CDU. Après sa sortie de la scène politique, Schmidt ne quitte cependant pas le domaine public. Il devient éditeur pour le journal allemand “Die Zeit”, où il publie de nombreux articles et essais sur des sujets allant de la politique économique à la diplomatie internationale. Helmut Schmidt était reconnu pour son esprit analytique acéré et sa capacité à expliquer des problèmes complexes avec clarté, ce qui a fait de lui l'une des voix les plus respectées en Allemagne bien après la fin de sa carrière politique.

Helmut Schmidt était également célèbre pour son amour du tabac. Même lorsque les lois sur l'interdiction de fumer se sont multipliées, il était souvent photographié avec une cigarette à la main, symbole de son caractère indépendant et obstiné. Sa personnalité mêlant pragmatisme et franc-parler l'a rendu populaire auprès de nombreuses générations d'Allemands, qui voyaient en lui un leader pragmatique, loin des artifices de la politique traditionnelle.

Helmut Schmidt est décédé le 10 novembre 2015 à Hambourg, la ville où il est né et où il a passé la majeure partie de sa vie. Jusqu'à la fin, il est resté engagé dans les affaires publiques, étant souvent consulté par des dirigeants politiques pour son expertise. À l'âge de 96 ans, Schmidt laissait derrière lui un héritage de fermeté, de compétence économique et un engagement indéfectible pour l'intégration européenne. Sa vie incarne l'histoire de l'Allemagne moderne, de la Seconde Guerre mondiale à la construction européenne, en passant par les tensions de la guerre froide et les luttes internes contre le terrorisme.
 

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