Le retour des talibans au pouvoir
Le 15 août 2021, le monde entier a assisté, avec stupeur, à la chute rapide de Kaboul et au retour des talibans au pouvoir en Afghanistan, après deux décennies de présence étrangère menée par les États-Unis. Ce retour, marqué par le retrait à la hâte des forces internationales, a été précipité par l'échec des négociations de paix et la désertion progressive des forces afghanes. En quelques mois, les talibans ont mené une campagne militaire fulgurante, prenant le contrôle des principales villes du pays et redessinant ainsi la carte politique de l'Afghanistan. Le gouvernement soutenu par l'Occident s'est écroulé sans résistance notable, marquant un tournant décisif et funeste pour la population afghane.
Les talibans, qui avaient dirigé l'Afghanistan de 1996 à 2001, sont revenus avec la promesse de présenter un visage plus modéré. Pourtant, de nombreux observateurs étaient sceptiques quant à la volonté réelle du groupe d'évoluer sur des questions sociétales. Les souvenirs de leur premier régime, où les femmes étaient confinées à leur domicile, interdites de travail et d'éducation, étaient encore frais dans les esprits. Avec la prise de Kaboul, les talibans ont rapidement cherché à imposer leur vision fondamentaliste, avec des conséquences dramatiques pour l'ensemble de la population.
Le retour au pouvoir des talibans a plongé le pays dans une incertitude économique et sociale. Le retrait rapide des forces étrangères a été accompagné par un effondrement du soutien économique international, laissant le pays en proie à une crise humanitaire majeure. Le système bancaire s'est figé, les prix des denrées alimentaires ont flambé, et des millions d'Afghans se sont retrouvés en situation de précarité extrême. Cette situation a particulièrement touché les familles, qui ont été confrontées à une aggravation de leurs conditions de vie, déjà fragiles.
Les talibans ont promis de respecter les droits de la population, mais toujours « dans le cadre de la charia », une interprétation qui restait vague et prête à toutes les manipulations. Rapidement, les promesses d'un gouvernement inclusif et d'une évolution sur la question des droits ont laissé place à une réalité beaucoup plus sombre. Les signes de ce retour en arrière ont été immédiatement perceptibles : dès les premières semaines, des restrictions ont été imposées à divers aspects de la vie publique, et les activistes qui avaient joué un rôle majeur dans le nouvel Afghanistan étaient de nouveau menacés.
L'évacuation chaotique de milliers d'Afghans par les forces occidentales a également laissé derrière elle une nation déchirée. De nombreuses familles ont cherché par tous les moyens à fuir, tandis que d'autres n'avaient d'autre choix que de rester et d'affronter la nouvelle réalité. La panique s'est emparée de la population, en particulier des personnes qui avaient accédé à des postes de responsabilité, des journalistes, et de celles et ceux qui avaient osé réclamer plus de libertés. Elles sont devenues des cibles, obligées de se cacher ou de réprimer leur identité sous peine de représailles.
Les premières actions mises en place par les talibans ont été révélatrices de la continuité de leur pensée. Les départements considérés comme progressistes dans les ministères ont été démantelés, et les comités pour la protection des droits ont disparu. En lieu et place, un nouveau ministère de la "Promotion de la vertu et de la prévention du vice" a fait son apparition, rappelant l'une des institutions les plus redoutées de la première ère talibane. À Kaboul, les publicités ont été effacées, les boutiques de vêtements ont été contraintes de cacher leurs mannequins, et les instituts d'éducation ont fermé les uns après les autres.
La situation est rapidement devenue étouffante. En l'espace de quelques mois, celles et ceux qui avaient lutté pour se faire une place dans la société afghane se sont vus renvoyés à la marge. L'étendue des restrictions imposées par les talibans ne se limitait pas au domaine du travail ou de l'éducation, mais englobait aussi tous les aspects de la vie quotidienne. Pour beaucoup, la réalité de ce nouveau régime est venue confirmer les pires craintes, et l'espoir de voir un Afghanistan plus ouvert s'est éteint avec le retour des méthodes brutales des talibans.
Les scènes de chaos à l'aéroport de Kaboul, où des milliers de personnes cherchaient désespérément à quitter le pays, sont devenues les symboles de ce changement brutal. C'était non seulement la perte de leurs droits durement acquis, mais aussi la perte de l'espoir de vivre dans un pays où ils pourraient être libres de choisir leur avenir. Le retour des talibans au pouvoir a effacé en quelques semaines les avancées obtenues au prix de nombreuses années de luttes et de sacrifices. La question de l'avenir, sous ce nouveau régime, demeure plus que jamais incertaine.
Les mesures restrictives imposées aux femmes
Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans n'ont cessé de prendre des mesures de plus en plus restrictives pour limiter les droits des femmes en Afghanistan. Ces mesures, qui touchent tous les aspects de la vie quotidienne, sont devenues le symbole de l'oppression qui caractérise le régime taliban. Loin de tenir leurs promesses de respecter les droits des femmes « dans le cadre de la charia », les talibans ont entrepris un retour drastique à leur vision fondamentaliste et rigide, réduisant à néant les avancées obtenues par les femmes au cours des deux dernières décennies.
L'une des premières mesures prises par les talibans a été de restreindre l'accès des femmes à l'éducation. Dès septembre 2021, les écoles secondaires ont été fermées pour les jeunes filles, privant des milliers d'étudiantes de la possibilité de poursuivre leur scolarité. Seules les filles en âge d'aller à l'école primaire ont été autorisées à étudier, et même cela reste soumis à de strictes limitations, tant en termes de contenu que de supervision. Les universités ont, elles aussi, rapidement suivi la même voie, imposant une séparation stricte entre les sexes et des règles vestimentaires draconiennes. Finalement, en décembre 2022, les talibans ont annoncé l'interdiction totale pour les femmes d'accéder aux établissements d'enseignement supérieur, mettant ainsi un terme à leurs aspirations académiques et professionnelles.
Sur le plan professionnel, les restrictions n'ont pas tardé non plus à se multiplier. Les femmes ont été exclues des postes de travail dans la fonction publique dès les premières semaines qui ont suivi la prise de pouvoir. Les autorités talibanes ont, par la suite, étendu cette interdiction à de nombreux secteurs du privé, laissant peu d'options pour les femmes souhaitant continuer à travailler. De nombreuses ONG, qui employaient un grand nombre de femmes et leur permettaient de jouer un rôle crucial dans l'aide humanitaire, ont été contraintes de suspendre leurs activités en raison des restrictions imposées par les talibans sur l'embauche de personnel féminin. En décembre 2022, les talibans ont interdit aux femmes de travailler pour les organisations non gouvernementales, aggravant ainsi la crise humanitaire et excluant davantage les femmes de la sphère économique.
Le port du voile intégral est redevenu obligatoire pour toutes les femmes. Les talibans ont rétabli le port de la burqa, qui couvre tout le corps et le visage, comme norme pour les femmes dans les lieux publics. En mai 2022, le décret imposant le port de la burqa a été suivi de directives strictes demandant aux femmes de ne quitter leur domicile qu'en cas de nécessité absolue. Les déplacements sont donc devenus extrêmement limités, les femmes devant être accompagnées d'un « mahram » (un chaperon masculin) pour pouvoir voyager, même sur de courtes distances. Les talibans ont également interdit aux femmes d’utiliser les transports publics sans être accompagnées, rendant encore plus difficile leur mobilité et leur indépendance.
Les talibans ont également restreint l'accès des femmes à l'espace public et aux loisirs. Les parcs publics, les jardins et les salles de sport, qui avaient été des espaces où les femmes pouvaient se retrouver et pratiquer des activités de détente, leur sont désormais interdits. En novembre 2022, les talibans ont annoncé que les femmes n’étaient plus autorisées à se rendre dans les parcs d'attractions et les centres de loisirs, sous prétexte de maintenir la séparation entre les sexes et de préserver la « moralité publique ». Cette série de restrictions a progressivement réduit les femmes à l'isolement, leur interdisant toute forme de vie sociale en dehors de leur foyer.
Les médias et la culture n'ont pas été épargnés par la politique répressive des talibans. Les présentatrices de télévision ont été contraintes de se couvrir intégralement le visage à l'antenne, ne laissant apparaître que leurs yeux, et les contenus diffusés ont été rigoureusement censurés pour éliminer toute représentation jugée contraire à l'idéologie talibane. La censure s'est étendue aux publications écrites, et les journalistes femmes ont été massivement exclues des rédactions. De nombreuses voix féminines qui avaient émergé dans les médias et contribué à l'enrichissement du débat public ont été réduites au silence, souvent sous la menace d'intimidations ou de violences.
Les talibans ont également restreint les droits religieux des femmes, en allant jusqu'à interdire aux femmes de lire le Coran à voix haute, même en présence d'autres femmes. Cette dernière mesure, annoncée en 2024, illustre l'étendue du contrôle que les talibans cherchent à imposer sur la vie spirituelle des femmes. En interdisant cette pratique, les talibans privent les femmes non seulement d'une partie de leur liberté religieuse, mais aussi de l'un des rares espaces collectifs où elles pouvaient se retrouver et partager leur foi. Cette restriction, particulièrement choquante, révèle la volonté des talibans de réduire les femmes à un état de dépendance totale, même sur le plan spirituel.
En parallèle de ces restrictions, les talibans ont systématiquement réprimé les manifestations et les mouvements de protestation menés par des femmes. Les rassemblements pacifiques organisés par des militantes pour défendre leurs droits ont été dispersés par la force, souvent avec violence. Les leaders de ces mouvements ont été arrêtées, emprisonnées, et parfois même torturées, afin de dissuader toute tentative de contestation. Le message des autorités est clair : toute forme de résistance est interdite, et les femmes doivent se soumettre sans condition aux règles imposées.
Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont mis en place un ensemble de mesures visant à exclure les femmes de la vie publique, à les priver de leur autonomie et à les ramener à un statut de quasi-invisibilité. Ces restrictions, qui touchent à la fois l'éducation, le travail, la vie sociale, les pratiques religieuses et les libertés individuelles, montrent que les talibans n'ont nullement l'intention de permettre aux femmes afghanes de jouer un rôle dans la société. En rétablissant ces pratiques oppressives, les talibans enferment les femmes dans un système qui les prive de leurs droits les plus fondamentaux, rendant leur avenir extrêmement sombre et incertain.
Réactions internationales aux interdictions imposées aux femmes
Le retour des talibans au pouvoir et la série de mesures restrictives imposées aux femmes afghanes ont suscité des réactions d'indignation à travers le monde. Depuis août 2021, la communauté internationale a exprimé sa préoccupation et sa condamnation face à la régression des droits fondamentaux des femmes en Afghanistan. Ces réactions, émanant d'États, d'organisations non gouvernementales, de défenseurs des droits humains, et d'institutions internationales, reflètent une prise de conscience globale de la gravité de la situation, mais elles peinent à se transformer en actions concrètes face à l'intransigeance des talibans.
Dès les premières annonces des talibans limitant l'accès des filles à l'éducation, de nombreux gouvernements, notamment ceux des pays occidentaux, ont dénoncé cette violation flagrante des droits des femmes. Les États-Unis, le Royaume-Uni, et l'Union européenne ont émis des déclarations fermes appelant les talibans à revenir sur leurs décisions, insistant sur l'importance de garantir l'accès à l'éducation pour toutes et tous. Les représentants de l'ONU ont également fait entendre leur voix : António Guterres, secrétaire général des Nations unies, a qualifié ces mesures de « tragédie pour l'Afghanistan » et a exhorté les talibans à respecter les droits humains fondamentaux. Malgré ces appels répétés, les talibans sont restés sourds aux pressions internationales, insistant sur leur interprétation de la charia comme fondement de leur gouvernance.
Les organisations internationales de défense des droits humains, telles qu'Amnesty International et Human Rights Watch, ont également réagi vivement aux restrictions imposées aux femmes. Elles ont publié plusieurs rapports détaillant l'impact dévastateur de ces mesures sur la vie des femmes afghanes et ont demandé à la communauté internationale de prendre des mesures pour isoler diplomatiquement le régime taliban. Ces organisations ont insisté sur le fait que les droits des femmes en Afghanistan devraient être une priorité pour tous les États engagés dans la défense des droits humains. Elles ont également appelé à des sanctions ciblées contre les dirigeants talibans responsables de ces violations, afin de faire pression sur le régime pour qu'il change de cap.
L'Organisation de la coopération islamique (OCI), qui regroupe des pays à majorité musulmane, a aussi exprimé sa préoccupation face aux décisions des talibans. Des membres influents de l'OCI, comme l'Arabie saoudite et la Turquie, ont pris leurs distances avec les talibans en dénonçant l'extrémisme de leurs mesures, soulignant que l'islam valorise l'éducation et le rôle actif des femmes dans la société. La Turquie, en particulier, a été très critique, appelant à des discussions pour encourager un changement de politique de la part des autorités afghanes. Toutefois, ces condamnations n'ont pas été accompagnées d'actions diplomatiques fortes, laissant les talibans poursuivre leur agenda sans véritable opposition dans le monde musulman.
Les pays voisins de l'Afghanistan, notamment le Pakistan et l'Iran, ont eux aussi réagi avec inquiétude, bien que leurs positions soient marquées par une certaine ambivalence. Le Pakistan, qui entretient une relation complexe avec les talibans, a exprimé publiquement son souhait de voir l'Afghanistan respecter les droits des femmes, tout en évitant de condamner ouvertement les actions du régime pour des raisons géopolitiques. L'Iran, qui abrite un grand nombre de réfugiés afghans, a critiqué la répression des femmes, mais reste réticent à prendre des mesures concrètes qui pourraient nuire à sa relation avec Kaboul, préférant privilégier une approche diplomatique prudente.
La réaction des Nations unies a été marquée par des prises de position publiques et des tentatives de négociation avec les talibans pour rétablir l'accès des femmes à l'éducation et à l'emploi. La mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) a multiplié les rencontres avec les représentants talibans, exhortant le régime à respecter les engagements pris en matière de droits humains. En décembre 2022, l'ONU a également suspendu une partie de son aide humanitaire en réaction à l'interdiction faite aux femmes de travailler dans les ONG, soulignant que l'aide internationale ne pouvait pas être dissociée du respect des droits des femmes. Cette suspension a exacerbé la crise humanitaire, mais a également mis en lumière le dilemme auquel est confrontée la communauté internationale : comment venir en aide à la population afghane sans pour autant légitimer le régime taliban ?
Les réactions de la société civile internationale ont également été nombreuses. Partout dans le monde, des manifestations ont été organisées pour soutenir les femmes afghanes et dénoncer la politique répressive des talibans. En Europe et en Amérique du Nord, des groupes de défense des droits des femmes ont multiplié les campagnes pour sensibiliser l'opinion publique et mobiliser les gouvernements. Des personnalités influentes, comme Malala Yousafzai, ont pris la parole pour condamner les actions des talibans et rappeler l'importance de l'éducation pour toutes les filles. Malala, elle-même victime de la violence fondamentaliste, a appelé la communauté internationale à ne pas abandonner les femmes afghanes et à prendre des mesures pour leur venir en aide.
Malgré ces nombreuses condamnations, la communauté internationale semble impuissante face à la détermination des talibans à maintenir leurs politiques restrictives. Les sanctions économiques imposées au régime n'ont pas suffi à infléchir sa position, et les tentatives de dialogue se heurtent à l'intransigeance des dirigeants talibans. Certains analystes estiment que la faiblesse de la réponse internationale est en partie due à l'épuisement des pays occidentaux après deux décennies de guerre en Afghanistan, ainsi qu'à une volonté de ne plus s'impliquer dans les affaires internes du pays. Cette inaction a des conséquences dramatiques pour les femmes afghanes, qui se retrouvent isolées et privées de tout soutien tangible.
Les réactions internationales aux restrictions imposées aux femmes par les talibans ont été nombreuses, mais largement insuffisantes pour changer la situation sur le terrain. La condamnation unanime de la communauté internationale n'a pas réussi à faire fléchir les talibans, et les femmes afghanes continuent de payer le prix de cette impuissance collective. Tant que les talibans resteront insensibles aux pressions diplomatiques et économiques, les perspectives d'amélioration pour les droits des femmes en Afghanistan demeureront sombres, laissant les femmes afghanes livrées à elles-mêmes face à un régime oppressif et déterminé à les réduire au silence.
Quel avenir pour les femmes en Afghanistan ?
Face à l'accumulation de mesures restrictives imposées par les talibans depuis leur retour au pouvoir, l'avenir des femmes afghanes semble plus incertain que jamais. Les perspectives d'amélioration des conditions de vie des femmes sont minces, et les espoirs de voir un jour leurs droits restaurés s'amenuisent de jour en jour. Le retour en force des talibans a effacé des décennies de progrès difficiles, laissant les femmes afghanes à la merci d'un régime déterminé à les exclure de la vie publique, les privant de leurs droits fondamentaux. Pour beaucoup d'observateurs, la question se pose : quel avenir attend les femmes en Afghanistan ?
La situation actuelle des femmes afghanes est sombre. Les mesures répressives, allant de l'interdiction de travailler aux restrictions de mouvement, en passant par l'accès limité à l'éducation, ont drastiquement réduit leur capacité à participer à la société. Privées d'accès aux écoles, d'opportunités de carrière et même de lieux de loisirs, les femmes afghanes se retrouvent confinées à la maison, réduites à un état de dépendance totale. Les talibans justifient leurs décisions en invoquant leur interprétation stricte de la charia, mais la réalité est que ces restrictions visent à effacer les femmes de l'espace public et à les reléguer à un statut de citoyennes de seconde zone.
Pour beaucoup de femmes, l'option de quitter l'Afghanistan est devenue une aspiration désespérée. Cependant, l'émigration reste une possibilité limitée, réservée principalement à celles qui disposent de moyens financiers ou de réseaux à l'étranger. Les pays voisins, tels que le Pakistan et l'Iran, accueillent déjà de nombreux réfugiés, et l'absence de voies légales pour partir en sécurité complique encore la situation. De plus, la fermeture des ambassades occidentales et la diminution des programmes d'accueil de réfugiés ont rendu les perspectives d'exil encore plus difficiles. Ainsi, pour la majorité des femmes, l'avenir doit se construire dans un contexte où leur liberté est sévèrement restreinte et où l'espoir de fuir est presque inexistant.
Certaines femmes résistent néanmoins, malgré les risques élevés. Les militantes des droits des femmes, souvent dans la clandestinité, continuent de se battre pour leurs droits et ceux de leurs concitoyennes. Ces militantes organisent des manifestations, souvent dispersées par la violence des talibans, et tentent de sensibiliser la communauté internationale à la cause des femmes afghanes. Mais leur situation est extrêmement précaire : nombreuses sont celles qui ont été arrêtées, torturées ou qui ont tout simplement disparu. Les talibans cherchent à museler toute forme de dissidence, et les femmes qui osent défier l'autorité risquent leur vie. Le courage de ces militantes reste cependant un symbole d'espoir pour beaucoup, même si les chances de succès semblent dérisoires dans le contexte actuel.
Sur le plan international, la communauté mondiale tente de maintenir la pression sur le régime taliban. Mais en l'absence de leviers diplomatiques efficaces et face à l'intransigeance des talibans, les perspectives d'une évolution favorable aux droits des femmes sont limitées. Les sanctions économiques imposées au régime n'ont pas eu l'effet escompté, et ont même contribué à aggraver la situation humanitaire, touchant de plein fouet les femmes et les enfants. Les négociations menées par l'ONU et d'autres acteurs internationaux n'ont pas réussi à obtenir des garanties pour les droits des femmes, et les promesses des talibans de respecter certains droits ont systématiquement été trahies. Cette impasse diplomatique laisse présager un avenir sombre, où les femmes afghanes continueront de subir les conséquences de l'inaction de la communauté internationale.
L'éducation, qui avait été un symbole de l'émancipation des femmes afghanes, est l'un des domaines les plus touchés par la politique des talibans. Priver les filles d'éducation est une manière de s'assurer que les générations futures resteront dans l'ignorance et la soumission. Cependant, malgré les interdictions, des initiatives clandestines émergent pour permettre aux filles de continuer à apprendre. Des cours sont organisés en secret, souvent dans des conditions précaires, et des enseignantes bravent les interdictions pour transmettre des connaissances aux jeunes filles. Ces efforts sont cruciaux pour préserver un espoir d'avenir pour les filles afghanes, mais ils restent fragiles et constamment menacés par la répression des autorités.
Dans ce contexte, l'avenir des femmes afghanes dépendra largement de la capacité de la société afghane à résister à l'oppression et de la persistance de la solidarité internationale. L'engagement des organisations de défense des droits humains, la mobilisation des diasporas afghanes, et les actions des militants sur le terrain sont autant de facteurs qui pourraient, à terme, aider à améliorer la situation. Mais il est évident que sans un changement de régime ou une évolution radicale de la politique talibane, les perspectives de rétablissement des droits des femmes restent extrêmement limitées.
L'une des clés pour améliorer la condition des femmes pourrait être de renforcer le soutien économique et social aux familles afghanes, en conditionnant l'aide internationale au respect des droits humains. Bien que cette stratégie comporte des risques, notamment celui de priver une population déjà vulnérable de l'aide nécessaire, elle pourrait aussi forcer les talibans à faire des concessions pour éviter l'isolement total. Par ailleurs, le soutien aux réseaux clandestins d'éducation et de soutien aux femmes pourrait permettre de maintenir une forme de résistance intérieure, même sous un régime oppressif. Ces initiatives doivent être encouragées et soutenues par la communauté internationale, afin de préserver une lueur d'espoir pour les femmes d'Afghanistan.
L'avenir des femmes en Afghanistan est donc à la croisée des chemins. D'un côté, il y a la réalité brutale d'un régime qui veut les effacer de la société et les maintenir sous contrôle absolu. De l'autre, il y a le courage et la détermination des femmes afghanes, qui continuent de se battre malgré les dangers. Cet avenir dépendra aussi de la volonté de la communauté internationale de ne pas les oublier, de continuer à plaider pour leurs droits, et de soutenir toutes les initiatives qui visent à améliorer leur condition. Tant que les talibans resteront au pouvoir sans faire face à des conséquences significatives, les chances de voir un véritable changement sont faibles. Mais tant qu'il y aura des femmes prêtes à résister, il y aura aussi une chance, aussi mince soit-elle, de voir un jour leurs droits restaurés.