13 novembre, un jour, une vie : Andrés Manuel López Obrador
Andrés Manuel López Obrador, connu sous le surnom d'AMLO, est né le 13 novembre 1953 à Tepetitán, un petit village de l'État de Tabasco, au sud-est du Mexique. Il célèbre aujourd'hui son 71ème anniversaire après avoir quitté la présidence du Mexique, un poste qu'il a occupé de 2018 à 2024. Sa carrière politique est marquée par sa volonté de rompre avec le système politique traditionnel et par sa lutte contre la corruption et les inégalités, thèmes centraux de son programme de gouvernement.
Andrés Manuel López Obrador grandit dans une famille modeste, entouré de ses parents qui possédaient un petit commerce. Il s'imprègne très jeune des réalités sociales et économiques de la région, des expériences qui formeront son engagement politique en faveur des plus démunis. Diplômé en sciences politiques de l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), AMLO commence sa carrière politique dans les années 1970 en rejoignant le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui dominait alors la scène politique mexicaine. Après avoir travaillé pour le développement des communautés indigènes de Tabasco, il quitte le PRI en 1988, désabusé par la corruption et le clientélisme rampant du parti.
En 1989, il participe à la fondation du Parti de la révolution démocratique (PRD), un parti de gauche formé par des dissidents du PRI et d'autres mouvements politiques progressistes. AMLO se fait rapidement un nom comme un leader tenace et déterminé, organisant des manifestations et des campagnes pour protester contre la corruption électorale et les inégalités économiques. En 1994, il se présente au poste de gouverneur de Tabasco, mais perd à la suite d'une élection entachée d'irrégularités. Cet échec ne fait que renforcer sa détermination à lutter contre un système qu'il considérait comme injuste et biaisé.
C'est en tant que maire de Mexico, de 2000 à 2005, qu'AMLO devient une figure politique nationale. Durant son mandat à la tête de la capitale, il met en place des programmes sociaux ambitieux, notamment des pensions pour les personnes âgées et des projets d'infrastructure pour améliorer la qualité de vie des habitants de la ville. Il se distingue par son style direct, souvent populiste, et son opposition à l'élite politique et économique. Son mandat est marqué par la modernisation de certaines infrastructures et par des politiques visant à réduire les inégalités, ce qui lui vaut une popularité considérable parmi les classes populaires, mais également de nombreuses critiques de la part de ses détracteurs qui l'accusent de clientélisme.
Après avoir quitté la mairie de Mexico, López Obrador se présente deux fois à l'élection présidentielle. En 2006, il perd de peu contre Felipe Calderón lors d'une élection controversée, et les résultats sont largement contestés, AMLO allant jusqu'à se déclarer "président légitime" lors d'une série de manifestations massives à Mexico. En 2012, il se présente à nouveau, mais perd face à Enrique Peña Nieto. Ces défaites successives ne diminuent pas sa popularité, et il fonde en 2014 le Mouvement de régénération nationale (MORENA), un parti qui se présente comme une alternative au PRI et au Parti action nationale (PAN), accusés par AMLO d'être responsables de la corruption et de la violence endémiques du pays.
En 2018, après des années de lutte et deux précédentes tentatives infructueuses, AMLO remporte enfin la présidence avec une large majorité, devenant le premier président de gauche depuis des décennies. Son mandat est marqué par une volonté de transformation radicale du pays, qu'il appelle la "quatrième transformation" du Mexique, après l'indépendance, la réforme libérale et la révolution mexicaine. Il met en place des programmes sociaux visant à lutter contre la pauvreté, notamment des bourses pour les jeunes et des aides directes aux personnes âgées, et s'engage à réduire les inégalités économiques et à lutter contre la corruption.
AMLO décide également de mettre fin aux privilèges de l'élite politique, en baissant son propre salaire et en refusant de vivre dans la résidence présidentielle luxueuse de Los Pinos, préférant un logement plus modeste. Son approche populiste, souvent anti-élite, et sa réthorique contre les "privilégiés" lui valent un soutien considérable parmi les classes populaires, mais également des critiques sur sa gestion économique et sa tendance à concentrer les pouvoirs. Son gouvernement est marqué par des tensions avec les médias et par des accusations de gestion autoritaire, notamment en ce qui concerne ses relations avec les institutions indépendantes.
Sur la scène internationale, AMLO préfère une politique de non-intervention, notamment en évitant de critiquer les régimes autoritaires en Amérique latine, comme celui de Nicolás Maduro au Venezuela. Il entretient des relations pragmatiques avec les États-Unis, en particulier avec l'administration de Donald Trump, malgré les tensions sur la question de l'immigration et de la frontière. AMLO s'est montré coopératif en matériau de sécurité frontalière, tout en mettant l'accent sur le développement économique des régions pauvres pour réduire les pressions migratoires.
En 2024, après la fin de son mandat présidentiel, Andrés Manuel López Obrador demeure une figure clivante de la politique mexicaine. Pour ses partisans, il représente un espoir de changement et un défenseur des intérêts des plus pauvres; pour ses détracteurs, il est accusé de populisme, d'inefficacité économique et de tendance autoritaire. Quoi qu'il en soit, AMLO a laissé une marque indélébile sur la politique mexicaine, révélant les défis persistants d'un pays en quête de justice sociale, de transparence et de prospérité pour tous.
13 novembre, un jour, un décès : Franz Joseph II
Franz Joseph II, né le 16 août 1906 à Frauenthal, en Autriche, est décédé le 13 novembre 1989 à l'âge de 83 ans. Il est surtout connu pour avoir été le Prince souverain de Liechtenstein de 1938 jusqu'à sa mort en 1989, devenant ainsi l'un des chefs d'État au règne le plus long de l'Europe contemporaine. Son règne a vu des transformations importantes pour la Principauté de Liechtenstein, faisant évoluer ce petit État alpin vers la prospérité économique et une modernisation accrue de ses institutions politiques.
Franz Joseph II est le fils du prince Alois de Liechtenstein et de l'archiduchesse Élisabeth Amélie d'Autriche. Sa jeunesse est marquée par une éducation à la fois aristocratique et internationale, reflet de la position privilégiée de sa famille. Il étudie notamment à l'Université de Vienne et à l'Université de Munich, où il acquiert une formation solide en économie et en droit, disciplines qui lui seront précieuses pour gérer les affaires de l'État plus tard dans sa vie.
Franz Joseph II monte sur le trône de Liechtenstein en mars 1938, succédant à son oncle Franz I, qui n'avait pas d'héritier direct. Cette ascension coïncide avec un moment particulièrement troublé de l'histoire européenne, marqué par l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie. Le prince choisit de déplacer sa résidence officielle de Vienne à Vaduz, ce qui symbolise un tournant important dans l'histoire de la Principauté. En prenant cette décision, Franz Joseph II affirmait l'indépendance politique de Liechtenstein et le détachement vis-à-vis de la sphère d'influence autrichienne, un choix qui s'avérera crucial pour maintenir la souveraineté du pays durant la Seconde Guerre mondiale.
Sous son règne, Liechtenstein a réussi à rester neutre pendant la Seconde Guerre mondiale, malgré la proximité de puissances belligérantes et la situation géopolitique instable de l'époque. La capacité de Franz Joseph II à naviguer à travers les périls de la guerre sans compromettre la souveraineté de son État est l'un des aspects les plus notables de son règne. Après la guerre, le pays était économiquement affaibli, mais le Prince entreprit une série de réformes et d'initiatives visant à redresser l'économie de la Principauté. C'est ainsi que Liechtenstein commença à attirer des entreprises et des investisseurs étrangers, grâce à un cadre fiscal avantageux et une politique de neutralité bien définie.
Dans les années 1960 et 1970, Franz Joseph II a supervisé la transformation économique de Liechtenstein, qui est passé d'une économie essentiellement agricole à un centre financier prospère et une place industrielle dynamique. La politique fiscale attractive de la Principauté, alliée à une stabilité politique, a favorisé l'implantation d'entreprises internationales et a contribué à une augmentation significative du niveau de vie des habitants. Le rôle du Prince dans cette transition est fondamental, car il a su s'entourer de conseillers compétents et a mis en œuvre des politiques modernes et ouvertes, faisant de Liechtenstein un modèle de prospérité malgré sa taille réduite.
En tant que chef d'État, Franz Joseph II a également promu la modernisation des institutions politiques de Liechtenstein. Bien qu'il ait exercé des pouvoirs importants, il a travaillé à renforcer la participation citoyenne et à moderniser la constitution, notamment en élargissant le droit de vote. Sa vision consistait à maintenir un équilibre entre le rôle traditionnel de la monarchie et les aspirations démocratiques de la population, un équilibre qui a permis à Liechtenstein de rester stable et prospère tout au long de son règne.
Franz Joseph II est également connu pour son engagement en faveur de la culture et de la conservation de l'environnement. Grand amateur d'art, il a soutenu la collection princière, une des plus prestigieuses d'Europe, et a contribué à la préservation du patrimoine culturel du pays. Par ailleurs, il a porté une attention particulière à la gestion des ressources naturelles et à la préservation des paysages alpins de Liechtenstein, qui constituent une partie essentielle de l'identité nationale.
Sur le plan familial, Franz Joseph II a épousé la comtesse Georgina von Wilczek en 1943. Le couple a eu cinq enfants, dont Hans-Adam II, qui succédera à son père en tant que Prince souverain en 1989. Franz Joseph II a été un père attentionné et a préparé soigneusement son fils à prendre sa succession, en lui inculquant les valeurs de service public et de dévouement envers la Principauté. Son épouse, la princesse Georgina, était également très active dans les œuvres de bienfaisance et a joué un rôle important dans le développement social du pays, notamment à travers des initiatives en matière de santé et d'éducation.
Franz Joseph II est décédé le 13 novembre 1989, laissant derrière lui un Liechtenstein transformé. À l'âge de 83 ans, il avait consacré plus de cinq décennies de sa vie à la modernisation et à la prospérité de la Principauté. Son héritage est celui d'un souverain qui a su s'adapter aux défis de son temps tout en préservant les valeurs et l'identité de son pays. Sa capacité à équilibrer tradition et modernité a permis à Liechtenstein de se hisser parmi les nations les plus prospères d'Europe, malgré ses modestes dimensions géographiques. Son fils, Hans-Adam II, poursuit aujourd'hui cet héritage, en restant fidèle aux principes de neutralité, de prospérité économique et de stabilité politique établis par son père.