4 février 2025 - Sid Ahmed Ghozali s'est éteint à l'âge de 87 ans. La nouvelle de sa disparition a suscité une émotion profonde en Algérie et au-delà, tant son parcours a marqué l'histoire politique et économique du pays. Les causes de son décès [si connues] ont été annoncées par sa famille et ses proches.
Né le 31 mars 1937 à Maghnia, en Algérie, Sid Ahmed Ghozali a été un acteur central de la scène politique algérienne. Ingénieur de formation, il a poursuivi ses études à l'École nationale supérieure du pétrole et des moteurs en France, ce qui lui a permis d'acquérir une expertise approfondie dans le domaine énergétique. De retour en Algérie, il s'est rapidement orienté vers la gestion économique et politique du pays après l'indépendance, intégrant la Société nationale de transport et de commercialisation des hydrocarbures (Sonatrach) où il a occupé des postes de responsabilité. Son engagement l'a conduit à occuper plusieurs postes stratégiques, notamment en tant que ministre de l'Énergie et des Industries chimiques dans les années 1970, période durant laquelle il a joué un rôle crucial dans la nationalisation des hydrocarbures algériens et la consolidation du secteur pétrolier national.
Il a ensuite occupé des fonctions clés au sein du gouvernement, devenant Premier ministre en 1991, dans un contexte politique extrêmement tendu. Lors de sa nomination, il déclara : "Nous sommes à un tournant décisif de notre histoire, et nous devons faire preuve de courage pour préserver l'unité nationale et l'ordre républicain". Face à la montée des tensions et à l'exacerbation du conflit entre les institutions et les mouvances islamistes, il a tenté de maintenir un équilibre fragile en mettant en place des mesures d'urgence pour préserver la stabilité du pays. Parmi ses actions notables, il a supervisé la mise en place de lois renforçant l'autorité de l'État face à la crise naissante et a cherché à instaurer un dialogue national pour éviter une escalade de la violence. Cependant, son mandat fut marqué par des décisions controversées, notamment l'annulation des élections législatives de 1992. Cette décision, qu'il justifia par la menace imminente d'une prise de pouvoir par le Front islamique du salut (FIS), était motivée par la crainte d'une dérive radicale et d'une remise en cause des institutions républicaines. Il considérait cette annulation comme une nécessité pour éviter l'effondrement de l'État et le basculement du pays dans une guerre civile. Ce choix a précipité l'Algérie dans une période de crise profonde et donné lieu à une vague de contestation. Son passage à la tête du gouvernement reflète une volonté de sauvegarder les institutions, bien que ses mesures aient été perçues par certains comme autoritaires.
En parallèle de son engagement politique, Sid Ahmed Ghozali a occupé des postes diplomatiques d'importance, notamment en tant qu'ambassadeur d'Algérie à Paris et représentant du pays au sein de plusieurs organisations internationales. Il a joué un rôle essentiel dans le renforcement des relations algéro-européennes et a participé à des négociations stratégiques sur les ressources énergétiques. En outre, il a mené une activité intense de conférencier et de consultant, intervenant dans de nombreuses institutions académiques et forums internationaux sur les enjeux énergétiques, la gouvernance économique et les politiques de développement. Son expertise dans ces domaines a fait de lui une figure respectée au sein des cercles académiques et industriels, contribuant à des analyses et recommandations adoptées par plusieurs pays et organisations.
Sa disparition laisse un vide dans le paysage politique algérien. De nombreuses personnalités nationales et internationales lui ont rendu hommage, rappelant son engagement et son rôle dans l'histoire contemporaine du pays. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a exprimé sa profonde tristesse en déclarant : "L'Algérie perd avec Sid Ahmed Ghozali un homme d'État visionnaire, qui a consacré sa vie au service de son pays. Sa mémoire restera vivante dans les cœurs des Algériens." Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la résistance iranienne, a également salué la mémoire de Sid Ahmed Ghozali, le qualifiant de "grand ami de la Résistance iranienne" et soulignant son soutien indéfectible aux Moudjahidine du peuple d'Iran. Le Général d'Armée Saïd Chanegriha, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, a présenté ses condoléances en soulignant les contributions significatives de Sid Ahmed Ghozali au service de la nation. Plusieurs chefs d'État et figures influentes ont salué son action en faveur de la souveraineté énergétique et de la stabilité institutionnelle. Des messages de condoléances ont afflué de divers horizons, soulignant son impact sur les relations internationales et son dévouement pour le développement de l'Algérie.
Sid Ahmed Ghozali restera dans les mémoires comme un homme d'État ayant consacré sa vie au service de son pays, dans des périodes parmi les plus complexes de l'histoire algérienne.
