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Croatie : un avenir énergétique en débat

La croatie au seuil du débat : le plan énergie-climat

Alors que la Croatie se prépare pour un débat parlementaire crucial sur son Plan National Énergie-Climat (PNEC), les enjeux n'ont jamais été aussi élevés. Le pays se trouve à un tournant décisif, équilibrant ses besoins énergétiques, sa croissance économique et ses engagements environnementaux. Ce chapitre explore le contexte qui a précédé le débat, en mettant en lumière le paysage énergétique de la Croatie et les facteurs qui ont façonné sa stratégie actuelle.

Après l'indépendance de la Croatie en 1991, le pays a dû faire face à une restructuration économique significative. La production industrielle, autrefois un pilier de l'économie, a décliné, tandis que le tourisme est devenu un moteur crucial de la croissance. Cependant, ce changement a également posé des défis en matière de consommation d'énergie et de durabilité environnementale. La crise énergétique exacerbée par la guerre en Ukraine a encore souligné la dépendance de la Croatie aux sources d'énergie externes, obligeant le gouvernement à repenser ses politiques énergétiques.

Le PNEC, conçu pour guider la Croatie vers un avenir plus vert d'ici 2030, est une stratégie globale visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix national. Le plan vise une part de 36,4 % d'énergies renouvelables d'ici 2030 et une réduction de 45 % des émissions de CO? par rapport aux niveaux de 1990 à la même date. Ce cadre ambitieux comprend des investissements significatifs dans les parcs éoliens, l'énergie solaire et les projets d'hydrogène vert, avec le soutien des fonds de l'Union européenne et de la Banque européenne d'investissement.

Le secteur énergétique croate a connu des développements notables, comme l'extension du terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) sur l'île de Krk, ouvert en 2021 avec le soutien de l'UE. Ce terminal doit augmenter sa capacité d'ici 2025, renforçant la sécurité énergétique dans un contexte de tensions géopolitiques. De plus, le pays prévoit de fermer sa seule centrale au charbon, Plomin, d'ici 2033, en accord avec ses objectifs plus larges de décarbonisation.

Les projets d'énergie renouvelable sont au cœur du PNEC croate. Le plus grand parc éolien, situé à Korlat, produit environ 170 gigawattheures par an, alimentant plus de 50 000 foyers. Ce projet, ainsi que plusieurs petites centrales photovoltaïques, illustre l'engagement de la Croatie à diversifier ses sources d'énergie. L'intégration de l'hydrogène vert dans le secteur industriel souligne encore davantage l'approche innovante du pays pour réduire son empreinte carbone.

Cependant, la transition vers une économie à faible émission de carbone présente plusieurs défis. Le secteur du bâtiment, responsable d'une part significative de la consommation énergétique de la Croatie, nécessite des améliorations substantielles pour accroître l'efficacité énergétique. Le taux de rénovation actuel de 0,7 % par an doit passer à 3 % d'ici 2030 pour atteindre les objectifs du plan. De plus, le secteur des transports, fortement dépendant des transports routiers, doit adopter des technologies plus propres. Le PNEC énonce des objectifs pour les biocarburants et l'électromobilité, visant 13,2 % d'énergies renouvelables dans les transports d'ici 2030.

La stratégie de la Croatie souligne également l'importance de l'engagement des parties prenantes et du soutien public. Le gouvernement reconnaît que la réalisation de ces objectifs ambitieux nécessite non seulement des avancées technologiques et des investissements financiers, mais aussi l'adhésion de la société. À l'approche du débat parlementaire, le pays se trouve à un carrefour, avec le potentiel de fixer un précédent pour le développement durable dans la région.

Le chemin de la Croatie vers un avenir énergétique durable est une entreprise complexe et multifacette. Le prochain débat parlementaire sur le PNEC sera un moment décisif, déterminant la voie à suivre pour le pays. Les résultats de ce débat auront un impact non seulement sur le paysage environnemental et économique de la Croatie, mais aussi sur son rôle au sein du cadre énergétique européen plus large.


Une stratégie verte pour la croatie : détails du plan national énergie-climat

La Croatie se prépare à un tournant décisif dans sa politique énergétique et climatique avec la mise en place de son Plan National Énergie-Climat (PNEC). Ce plan ambitieux, couvrant la période jusqu'à 2030, vise à transformer le paysage énergétique du pays tout en répondant aux objectifs climatiques de l'Union européenne. Voici un aperçu détaillé de ce plan crucial.

Le PNEC de la Croatie a été conçu pour aligner le pays avec les objectifs climatiques de l'UE, notamment la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et l'augmentation de la part des énergies renouvelables. Le plan prévoit une réduction de 43 % des émissions de GES par rapport aux niveaux de 2005 pour les secteurs couverts par le Système d'échange de quotas d'émission de l'UE (ETS) et une réduction de 7 % pour les secteurs non couverts par l'ETS.

L'un des objectifs principaux du PNEC est d'atteindre une part de 36,4 % d'énergies renouvelables dans la consommation d'énergie brute d'ici 2030. Cette cible représente une augmentation significative par rapport aux niveaux actuels et nécessite des investissements massifs dans les infrastructures d'énergie renouvelable. Les principales sources d'énergie renouvelable en Croatie incluent l'hydroélectricité, l'énergie éolienne, et l'énergie solaire. Par exemple, le parc éolien de Korlat, l'un des plus grands projets de ce type en Croatie, contribue déjà de manière significative à la production d'électricité renouvelable du pays.

Le plan met également un accent particulier sur l'efficacité énergétique. La Croatie prévoit d'augmenter le taux de rénovation des bâtiments de 0,7 % par an actuellement à 3 % par an entre 2021 et 2030. Cette augmentation est essentielle pour réduire la consommation énergétique des bâtiments, qui représente une part importante des émissions de GES du pays. Les rénovations viseront à améliorer l'isolation, à moderniser les systèmes de chauffage et de refroidissement, et à intégrer des technologies intelligentes pour la gestion de l'énergie.

En outre, le PNEC aborde le secteur des transports, qui est responsable d'une grande partie des émissions de GES en Croatie. Le plan fixe un objectif de 13,2 % d'énergie renouvelable dans la consommation finale d'énergie du secteur des transports d'ici 2030. Pour atteindre cet objectif, la Croatie prévoit de promouvoir l'utilisation de biocarburants, de véhicules électriques et d'autres technologies de transport propre. Des incitations financières et des investissements dans les infrastructures de recharge pour les véhicules électriques sont également prévus pour faciliter cette transition.

Le développement de l'hydrogène vert est un autre pilier clé du PNEC. La Croatie prévoit d'investir dans des projets de production d'hydrogène à partir de sources renouvelables pour soutenir la décarbonisation de l'industrie et des transports. L'hydrogène vert pourrait jouer un rôle crucial dans la réduction des émissions de GES, en particulier dans les secteurs difficiles à électrifier comme la sidérurgie et le transport maritime.

Le financement de ces initiatives proviendra en grande partie de l'Union européenne, à travers divers fonds et programmes, y compris le plan d'investissement pour le Green Deal européen et le Fonds pour une transition juste. La Banque européenne d'investissement (BEI) joue également un rôle clé en fournissant des prêts et des garanties pour soutenir les projets d'énergie renouvelable et d'efficacité énergétique en Croatie.

Le PNEC croate inclut également des mesures pour renforcer la résilience climatique et l'adaptation aux impacts du changement climatique. Cela comprend la gestion durable de l'eau, la protection des écosystèmes et l'amélioration des systèmes de surveillance météorologique et climatique.

Le Plan National Énergie-Climat de la Croatie est une feuille de route ambitieuse et complète visant à transformer le paysage énergétique du pays, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à augmenter la part des énergies renouvelables. Les défis sont nombreux, mais avec le soutien de l'Union européenne et des investissements stratégiques, la Croatie est bien placée pour atteindre ses objectifs climatiques et énergétiques d'ici 2030.


Les partis politiques croates face au plan national énergie-climat

Le Plan National Énergie-Climat (PNEC) de la Croatie, qui vise à transformer le secteur énergétique du pays et à répondre aux objectifs climatiques de l'Union européenne, suscite des réactions variées parmi les partis politiques au Parlement croate. Ce chapitre examine les perspectives et les positions des différents partis politiques sur ce plan ambitieux.

Le gouvernement, dirigé par le Parti démocratique croate (HDZ), soutient fermement le PNEC, le considérant comme une feuille de route essentielle pour atteindre les objectifs climatiques de l'UE et assurer la sécurité énergétique nationale. Le ministre de l'Économie et du Développement durable, Tomislav ?ori?, a souligné l'importance de cette transition pour la modernisation de l'économie croate et pour attirer des investissements étrangers dans les énergies renouvelables. Le HDZ met en avant les avantages économiques et environnementaux du PNEC, notamment la création d'emplois dans le secteur des énergies renouvelables et la réduction de la dépendance énergétique vis-à-vis des importations.

En revanche, le Parti social-démocrate (SDP), principal parti d'opposition, exprime des réserves quant à certains aspects du PNEC. Bien que le SDP soutienne globalement les objectifs de réduction des émissions et d'augmentation de la part des énergies renouvelables, il critique le gouvernement pour ce qu'il considère comme une planification insuffisante et un manque de transparence dans la mise en œuvre du plan. Le SDP appelle à une plus grande consultation publique et à des mesures plus ambitieuses pour assurer une transition juste, notamment des programmes de formation pour les travailleurs affectés par la transition énergétique et des investissements accrus dans les infrastructures vertes.

Les partis écologistes, tels que Mozemo! (Nous pouvons!), sont les plus fervents défenseurs du PNEC, mais ils insistent sur la nécessité d'aller encore plus loin. Ils plaident pour une transition plus rapide vers les énergies renouvelables et la mise en œuvre de mesures plus strictes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ils mettent en garde contre le risque de dépendance continue aux combustibles fossiles si des mesures plus rigoureuses ne sont pas adoptées rapidement.

Le parti populiste Most (Pont) exprime un point de vue plus sceptique, mettant en avant les coûts potentiels pour les consommateurs et les entreprises. Ils craignent que les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs du PNEC ne se traduisent par une hausse des coûts de l'énergie pour les ménages et un fardeau financier accru pour les petites et moyennes entreprises. Most appelle à un équilibre entre les objectifs environnementaux et les considérations économiques, suggérant que le rythme de la transition pourrait être trop rapide pour certaines parties de l'économie croate.

Enfin, le Parti paysan croate (HSS) met l'accent sur l'impact du PNEC sur l'agriculture. Ils soutiennent les objectifs globaux du plan mais insistent sur le fait que les agriculteurs doivent recevoir un soutien adéquat pour adopter des pratiques agricoles durables et pour faire face aux changements induits par la transition énergétique. Le HSS demande des subventions et des programmes de formation spécifiques pour aider les agriculteurs à s'adapter aux nouvelles exigences environnementales sans compromettre leur compétitivité.

Dans l'ensemble, bien que le PNEC de la Croatie bénéficie d'un soutien général pour ses objectifs environnementaux, les opinions divergent quant aux méthodes et au rythme de sa mise en œuvre. Le débat parlementaire à venir sera crucial pour déterminer comment ces différentes perspectives seront intégrées dans la stratégie nationale et pour assurer que la transition énergétique soit à la fois équitable et efficace.


L'opinion publique croate face au plan national énergie-climat

Le Plan National Énergie-Climat (PNEC) de la Croatie, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à augmenter la part des énergies renouvelables, a suscité de nombreuses réactions parmi la population. Ce chapitre explore l'opinion des habitants de la Croatie selon les derniers sondages et les initiatives citoyennes liées à la transition énergétique.

Les sondages récents montrent que les Croates sont majoritairement en faveur des objectifs du PNEC. Environ 68 % des citoyens soutiennent les efforts pour augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique national et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cette adhésion reflète une conscience croissante des enjeux climatiques et environnementaux au sein de la population.

Cependant, malgré ce soutien général, des préoccupations subsistent. Une partie de la population craint que la transition énergétique n'entraîne une augmentation des coûts de l'énergie pour les ménages. Environ 45 % des sondés estiment que les investissements nécessaires pour atteindre les objectifs du PNEC pourraient se traduire par des hausses significatives des factures d'électricité. Cette inquiétude est particulièrement forte parmi les ménages à revenus modestes et les habitants des zones rurales.

Parallèlement, les initiatives citoyennes se multiplient pour soutenir la transition énergétique. Par exemple, sur l'île de Krk, des projets communautaires d'énergie renouvelable ont vu le jour, impliquant directement les habitants dans la production et la gestion de l'énergie. Ces initiatives visent non seulement à réduire les émissions de CO2, mais aussi à promouvoir une plus grande autonomie énergétique et à renforcer le tissu social local. Cependant, des obstacles législatifs et administratifs freinent parfois ces projets, notamment des restrictions sur la taille des installations et des exigences complexes pour les groupes communautaires.

Les jeunes générations jouent un rôle clé dans le soutien aux objectifs climatiques du PNEC. Les étudiants et les jeunes professionnels sont particulièrement engagés dans les mouvements pour le climat et la promotion des énergies renouvelables. Des campagnes de sensibilisation et des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes, mettant en lumière la demande d'une action climatique plus ambitieuse de la part du gouvernement.

En outre, les organisations non gouvernementales (ONG) et les coopératives d'énergie renouvelable gagnent en popularité. Ces entités travaillent à sensibiliser le public aux avantages des énergies renouvelables et à faciliter l'installation de panneaux solaires et d'autres technologies vertes. Par exemple, l'ONG KLIK, basée à Križevci, a aidé plus de 100 citoyens à installer des systèmes solaires sur leurs toits, avec des plans pour doubler cette capacité en 2024.

L'un des défis majeurs reste la perception de la transparence et de l'efficacité des politiques gouvernementales. Environ 55 % des Croates interrogés estiment que le gouvernement doit améliorer la transparence de la mise en œuvre du PNEC et renforcer les mécanismes de suivi et d'évaluation des progrès. Cette demande de transparence est cruciale pour maintenir la confiance du public et assurer un soutien continu aux initiatives de transition énergétique.

Enfin, il est essentiel de noter que la sensibilisation et l'éducation jouent un rôle central dans l'acceptation publique du PNEC. Des efforts continus sont nécessaires pour informer les citoyens des bénéfices économiques et environnementaux à long terme de la transition énergétique, ainsi que des moyens de minimiser les impacts économiques à court terme.

En résumé, bien que le PNEC de la Croatie bénéficie d'un large soutien public, des préoccupations subsistent quant aux coûts et à la mise en œuvre. Les initiatives citoyennes et les organisations locales jouent un rôle crucial dans la promotion des énergies renouvelables et la sensibilisation du public, mais des défis législatifs et administratifs doivent être surmontés pour maximiser l'impact de ces efforts.

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