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9 août, un jour, une vie, un décès

9 août, un jour, une vie : John Key

John Phillip Key, né le 9 août 1961 à Auckland, en Nouvelle-Zélande, est un homme politique et homme d'affaires néo-zélandais. Il fête aujourd'hui son 63e anniversaire. Key a servi comme Premier ministre de Nouvelle-Zélande de 2008 à 2016 et a été le leader du Parti national néo-zélandais de 2006 à 2016.

Key a grandi dans un environnement modeste après la mort de son père en 1969. Sa mère, Ruth Key, une immigrée autrichienne d'origine juive, a élevé seule John et ses deux sœurs à Christchurch. Malgré des difficultés financières, Key a excellé dans ses études à Burnside High School, démontrant des talents en économie, en débat et en discours. Il a ensuite obtenu un baccalauréat en commerce à l'Université de Canterbury en 1981.

Avant de se lancer en politique, Key a eu une carrière réussie dans le secteur bancaire, travaillant dans le domaine des changes pour Merrill Lynch à Singapour, Londres et Sydney. En 1999, il a été nommé membre du comité des changes de la Réserve fédérale de New York, une position prestigieuse qui a consolidé sa réputation de fin stratège financier.

En 2002, Key est entré en politique en étant élu député de Helensville pour le Parti national. En 2006, il a succédé à Don Brash en tant que leader du Parti national et, deux ans plus tard, il a conduit le parti à la victoire aux élections générales, mettant fin à neuf ans de gouvernement travailliste sous Helen Clark. Son premier mandat a été marqué par des réformes économiques, y compris des réductions d'impôts et une augmentation de la taxe sur la valeur ajoutée (GST). Il a également dirigé le pays pendant la récession de la fin des années 2000.

Son gouvernement a été confronté à plusieurs crises majeures, notamment le désastre minier de Pike River en 2010 et le tremblement de terre de Christchurch en 2011, qui a causé des destructions massives et des pertes de vies humaines. En réponse, Key a créé l'Autorité de récupération du tremblement de terre de Canterbury pour superviser les efforts de reconstruction.

Key a été réélu en 2011 et 2014, maintenant sa popularité malgré les défis économiques et sociaux. Son gouvernement a mis en œuvre une politique de privatisation partielle des entreprises publiques, malgré une forte opposition publique. En politique étrangère, il a retiré les troupes néo-zélandaises d'Afghanistan et a signé la Déclaration de Wellington avec les États-Unis, renforçant les relations bilatérales.

En décembre 2016, Key a surpris de nombreux observateurs en annonçant sa démission du poste de Premier ministre et de chef du Parti national, citant des raisons personnelles. Il a été remplacé par Bill English. Après son retrait de la politique, Key a occupé plusieurs postes dans des conseils d'administration de grandes entreprises, y compris celui de président de la division néo-zélandaise de la banque ANZ.

John Key est largement reconnu pour son habileté politique et sa capacité à maintenir la stabilité économique en Nouvelle-Zélande pendant des périodes de crise. Sa carrière a été marquée par un pragmatisme politique et une volonté de réforme qui ont laissé une empreinte durable sur le paysage politique néo-zélandais.

 

9 août, un jour, un décès : Robert Lecourt

Robert Lecourt est né le 19 septembre 1908 à Pavilly, en France, et est décédé le 9 août 2004 à Boulogne-Billancourt, à l'âge de 95 ans. Juriste et homme politique français, il a joué un rôle déterminant dans le développement du droit européen en tant que juge et président de la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE).

Après des études de droit, Robert Lecourt a commencé sa carrière en tant qu'avocat en 1928. Sa carrière politique a décollé après la Seconde Guerre mondiale lorsqu'il a rejoint le Mouvement Républicain Populaire (MRP). Il a été élu à l'Assemblée nationale constituante en 1945 et a siégé à la Chambre des députés pendant plusieurs législatures de la Quatrième République. Lecourt a également servi comme ministre de la Justice à plusieurs reprises entre 1948 et 1958, sous différents gouvernements, et a été ministre d'État dans le gouvernement de Michel Debré de 1959 à 1960.

En 1962, Robert Lecourt a été nommé juge à la Cour de justice des Communautés européennes à Luxembourg, où il a servi jusqu'en 1976, assumant la présidence de la Cour de 1967 à 1976. Pendant son mandat à la CJCE, Lecourt a été le rapporteur de l'affaire Costa v ENEL en 1964, une décision marquante qui a établi la primauté du droit européen sur les législations nationales des États membres. Sa conviction que le droit européen devait prévaloir pour assurer l'unification et la cohérence des lois à travers l'Europe a profondément influencé la jurisprudence de la Cour.

En tant que président de la CJCE, Lecourt a œuvré pour renforcer la collaboration entre les juges européens et nationaux, promouvant le mécanisme de renvoi préjudiciel, permettant aux juges nationaux de poser des questions sur l'interprétation des traités européens. Après sa retraite de la Cour, il a publié "L'Europe des Juges" en 1976, un ouvrage qui décrit les décisions majeures et les principes du droit européen, visant à sensibiliser les juristes nationaux à l'importance du droit communautaire.

Outre ses contributions à la CJCE, Lecourt a siégé au Conseil constitutionnel français de 1979 à 1989, succédant à Paul Coste-Floret. Son travail et ses écrits ont eu un impact durable sur le développement du droit européen et sur l'intégration juridique des États membres de l'Union européenne.

Parmi ses nombreuses distinctions, Robert Lecourt a été fait commandeur de la Légion d'honneur, a reçu la Croix de guerre 1939-1945 et la Médaille de la Résistance française pour ses contributions pendant la guerre et ses efforts de résistance. Il a également été décoré de l'Ordre du Mérite saharien.

Robert Lecourt laisse un héritage durable dans le domaine du droit européen et de la politique française, reconnu pour son rôle dans la construction d'une Europe unie par le droit et ses efforts pour promouvoir la coopération judiciaire transnationale.

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