ETATS-UNIS

Camp David 1978 : L'aube d'une ère nouvelle dans le désert du Moyen-Orient

Depuis la création de l'État d'Israël en 1948, le Moyen-Orient a été le théâtre de plusieurs guerres entre Israël et ses voisins arabes. Ces conflits ont créé des tensions persistantes et des questions non résolues concernant les frontières, les réfugiés et le statut de Jérusalem.

La Guerre de Kippour de 1973 a été déclenchée par une coalition de pays arabes dirigée par l'Égypte et la Syrie contre Israël. Bien qu'Israël ait finalement repoussé les forces arabes, la guerre a eu un impact psychologique profond sur toutes les parties impliquées. Elle a montré la vulnérabilité d'Israël et a renforcé la conviction que des solutions diplomatiques étaient nécessaires.

En 1970, le président égyptien Gamal Abdel Nasser est décédé et a été remplacé par Anouar el-Sadate. Sadate avait une vision différente de celle de son prédécesseur. Il croyait qu'une paix négociée avec Israël était dans l'intérêt de l'Égypte. En novembre 1977, dans un geste sans précédent, Sadate s'est rendu à Jérusalem pour s'adresser à la Knesset (le parlement israélien). Il a exprimé sa volonté de parvenir à une paix durable en échange du retrait d'Israël du Sinaï, territoire égyptien occupé depuis la guerre des Six Jours en 1967.

Les États-Unis, sous la présidence de Jimmy Carter, ont joué un rôle essentiel de médiateur entre Israël et l'Égypte. Carter a invité Sadate et le Premier ministre israélien Menahem Begin à Camp David pour des pourparlers directs.

 Les pourparlers ont duré 13 jours, du 5 au 17 septembre 1978. Ils ont été marqués par des tensions, des désaccords et des moments où les négociations semblaient vouées à l'échec. Cependant, avec la médiation active de Carter, les deux parties sont parvenues à un accord.

La cérémonie de signature a eu lieu à Camp David, une résidence présidentielle située dans le Maryland, aux États-Unis. Le cadre serein et isolé de Camp David avait été choisi intentionnellement pour éloigner les dirigeants des distractions et des pressions médiatiques, leur permettant de se concentrer pleinement sur les négociations.

Le président américain Jimmy Carter, qui avait joué un rôle de médiateur essentiel tout au long des pourparlers, était présent aux côtés du président égyptien Anouar el-Sadate et du Premier ministre israélien Menahem Begin. Les trois dirigeants, malgré les tensions et les désaccords des jours précédents, affichaient une attitude solennelle mais optimiste.

Après la signature des accords, le président Carter, ému, a déclaré : "La paix est en marche". Menahem Begin déclarera plus tard à son peuple : « Nous vous avons ramené la paix. »  Les images des trois dirigeants se serrant la main ont fait le tour du monde, symbolisant l'espoir d'une nouvelle ère pour le Moyen-Orient.

La signature des Accords de Camp David a été accueillie avec un mélange d'optimisme, de surprise et de scepticisme au sein de la communauté internationale.

De nombreux pays occidentaux, notamment les alliés des États-Unis en Europe, ont salué l'accord comme une étape majeure vers la paix au Moyen-Orient. Les Nations Unies, ainsi que de nombreuses organisations internationales, ont également exprimé leur soutien.

Si l'accord a été perçu comme une trahison par certains pays arabes, d'autres ont vu en lui une opportunité de mettre fin à des décennies de conflit. L'Égypte, en signant cet accord, s'est isolée de la Ligue arabe pendant un certain temps.

Certains observateurs et analystes ont exprimé des doutes quant à la mise en œuvre des accords, soulignant les nombreux défis à venir, notamment la question palestinienne qui n'avait pas été pleinement résolue.

Moins d'un an après les accords de Camp David, l'Égypte et Israël ont signé un traité de paix formel le 26 mars 1979 à Washington. C'était la première fois qu'un pays arabe reconnaissait officiellement l'État d'Israël et établissait des relations diplomatiques avec lui. En vertu du traité, Israël s'est engagé à évacuer le Sinaï, qu'il avait occupé depuis la guerre des Six Jours en 1967. Le retrait s'est déroulé en plusieurs étapes et s'est achevé en 1982. La décision de l'Égypte de signer un traité de paix avec Israël a été mal accueillie par de nombreux pays arabes. En conséquence, l'Égypte a été suspendue de la Ligue arabe et a subi un isolement diplomatique dans le monde arabe. Le président égyptien a été assassiné lors d'un défilé militaire le 6 octobre 1981 par des extrémistes opposés à sa politique de paix avec Israël.

Malgré les défis initiaux, le traité de paix a tenu bon. Les relations entre l'Égypte et Israël sont restées largement pacifiques, et les deux pays ont collaboré sur diverses questions régionales. Bien que les accords de Camp David aient jeté les bases d'une paix entre l'Égypte et Israël, ils n'ont pas résolu la question palestinienne. Cependant, ils ont établi un précédent pour les négociations futures, notamment les accords d'Oslo dans les années 1990.Avec le temps, l'isolement diplomatique de l'Égypte s'est atténué. L'Égypte a été réintégrée dans la Ligue arabe en 1989, bien que ses relations avec certains pays arabes soient restées tendues. Suite aux accords et au traité de paix, l'Égypte est devenue l'un des principaux bénéficiaires de l'aide militaire et économique américaine.

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